Imaginé en juin dernier à la Scène nationale de Chambéry, le cabaret Victor Victus s'inspire des poèmes de Victor Hugo pour révéler les nombreux combats auxquels celui-ci s'est livré. Gaëlle Lebert, co-metteure en scène au côté de Pierre Grammont qui dirige la compagnie L'esprit du mardi, explique comment ce spectacle a vu le jour.
Que signifie le titre "Victor Victus" ?
C'est une référence à un poème de Victor Hugo dont le titre exact est Victor sed victus ce qui signifie, traduit du latin, "Victorieux mais vaincu", un jeu de mots sur son prénom. Dans ce poème, Victor Hugo se dépeint à la fin de sa vie comme un grand homme politique et un auteur auréolé de gloire mais qui s'avoue vaincu devant le sourire d'un petit enfant. Cela reflète bien l'esprit de ce cabaret pop qui lui est dédié et dont l'attention se porte sur les vaincus dont Victor Hugo a toujours pris la défense, animé par un sentiment de révolte et d'injustice.
À quels procédés de mise en scène
avez-vous eu recours ?
Dès le début, comme une évidence, la musique s'est imposée. Pierre Grammont est un artiste protéiforme : acteur, auteur, chanteur, compositeur et il a l'habitude de ces formes musicales. Accompagné par la guitare, la basse et une chanteuse de beatbox, il plante un décor sonore qui accompagne les textes d'Hugo. La musique spécialement composée pour l'occasion, sous la direction de Chadi Chouman, ne devait cependant pas prendre le pas sur les textes qui recèlent déjà, en eux-mêmes, une formidable musicalité. La formule cabaret permet aussi à Pierre de s'adresser au public pour leur donner des éléments de compréhension et replacer ces textes dans leur contexte. Pour souligner le propos, nous avons aussi choisi d'utiliser un écran transparent sur lequel les interprètes dessinent et écrivent régulièrement un mot ou une date comme une réminiscence du texte. Le tableau se construit donc au fur et à mesure du spectacle.
Quelles sont vos sources ?
Nous avons puisé notre inspiration dans ses nombreux poèmes. Certains sont des incontournables comme Demain dès l'aube, d'autres sont méconnus comme Souvenir de la nuit du 4 qui parle d'un enfant tué par balle sur les barricades lors du coup d'État de Napoléon III ou Melancholia dont le sujet est le travail des enfants. Tous ces textes dénoncent l'injustice. On traverse vraiment toute l'œuvre d'Hugo et, à travers les textes choisis, c'est l'histoire collective qui se dessine tout aussi bien que l'histoire personnelle de l'auteur puisqu'on évoque également la mort accidentelle de sa fille ou l'exil. Ces textes ont été sélectionnés car ils résonnent en nous et se distinguent par la contemporanéité de leurs sujets. La parole de Victor Hugo est toujours vivante et si ses combats ont permis de faire évoluer les mentalités, la lutte reste d'actualité.
Pratique. Jeudi 2 décembre à 20h30 à l'ECFM de Canteleu. 4,2 à 6,2 €. Réservation au 02 35 36 95 80
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