Ce n'était sûrement pas là qu'il se voyait, dans ses rêves d'adolescents. Surtout pas loin des plans d'eau, des rames et des rigolades entre copains. Mais Dorian Morvan a bien appris qu'entre les prévisions et la réalité, il y a une grande marche. À 22 ans, l'ancien pensionnaire du club d'aviron de Caen a fait le choix fort de raccrocher les rames, le moral sapé par une accumulation de coups durs. "Pendant un moment, je me demandais si j'étais en dépression, confie le jeune homme. Mais pendant un an ou un an et demi, j'ai eu l'impression de tout prendre de plein fouet. J'étais un peu au bout du rouleau, on va dire."
Le dos touché, le moral en berne
Après une participation aux championnats du monde espoirs et auréolé d'un beau temps de 6'03'' sur 2 000 m à l'ergomètre, Dorian Morvan pensait arriver à un très bon niveau. "Mais j'ai compris les limites du système fédéral, regrette-t-il. On m'a proposé un projet qui ne me convenait pas, dans lequel je ne me suis pas retrouvé." Son travail acharné à l'entraînement a également fini par le rattraper, avec une blessure de fatigue au dos qui l'a stoppé dans son élan, à un mois et demi des sélections pour l'équipe de France. "Au moment de revenir, c'est là que la Covid est arrivée et, pour moi, ça a été un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", poursuit-il. Nous sommes alors en mars 2020 et le sportif se décide "à faire un break", pour sa santé. C'est à ce moment qu'il décide de mettre le paquet sur la fin de ses études et d'arrêter complètement la compétition. Presque sans regret.
Après les avoir d'abord gardées pour lui, il a ensuite choisi de partager les raisons de ce choix. Pour montrer que sa situation ne l'isole pas, mais peut au contraire "être rencontrée par n'importe quel sportif, et pas seulement dans l'aviron". Après l'obtention de sa licence, il a aussi relevé la tête grâce à de premières expériences professionnelles et un projet avec son meilleur ami qui lui ont fait voir d'autres choses et "retrouver une vie normale, en quelque sorte. Je peux enfin expérimenter !".
Alors, pourrait-il reprendre un jour l'aviron ? "Il ne faut jamais dire jamais ! J'aime beaucoup la compétition… Mais si ça arrivait, je ne pense pas m'y remettre de la même façon, en tout cas pas au même rythme. Des compétitions de niveau national, ce serait déjà pas mal." Le principal, maintenant, pour lui, c'est "de se sentir en phase avec soi-même. Dans la vie, pour tout le monde y compris pour les sportifs, il y a des moments avec et des moments sans. Ça ne doit pas être tabou de le dire !"
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