À la place d'Édouard Philippe et de ses adjoints, des petites filles de chiffon, des kangourous, un lion, des garçonnets et même le père Noël ont pris place dans la salle du conseil municipal du Havre. Près de 80 personnages en tout, qui patientent avant d'être installés dans leur vitrine respective, pour donner vie au conte de Noël.
Ils sont l'œuvre de Carole Lioust Dit Lafleur, l'unique couturière de la ville du Havre. Tout au long de l'année, elle s'occupe des drapeaux tricolores, des rideaux des écoles, des vêtements de travail de la collectivité… Mais quand vient le mois de novembre, elle délocalise sa machine à coudre à l'hôtel de ville. Une récréation pour la fonctionnaire, secondée par une consœur pour cette dernière ligne droite. "C'est un travail très créatif. Quand j'ai été embauchée, j'étais loin de penser que j'habillerai des poupées tous les ans !", sourit la fringante couturière. Dès le mois d'avril, elle travaille sur les prototypes. "Nous conservons les marionnettes d'une année à l'autre, seuls les costumes changent. C'est ma seizième édition, mais c'est différent à chaque fois."
"J'attends ça avec impatience chaque année, participer au conte me remplit de bonheur"
Roger Constantin aussi en a vu défiler, des personnages. "C'est mon vingtième et dernier conte de Noël", confie, un brin ému, ce monteur d'expositions du service événementiel. "J'ai toujours été partant pour participer. On en apprend tous les jours. Il faut être polyvalent : je travaille le tissu, la menuiserie, l'électricité…", poursuit le futur retraité, qui apprécie le travail en équipe. "Ici, il n'y a pas de grade. On se concerte, on se donne des idées…"
De toutes ces années, il gardera quelques défis en mémoire. L'installation, par exemple, d'une goélette de 17 mètres de long et 8 mètres de haut. "C'était monstrueux." Et puis, en 2014, le conte sur la Hollande. "C'était un très gros travail, on a fait plusieurs journées de dix-onze heures de boulot. Les bâtiments faisaient 8 mètres de haut. On fignolait encore des détails jusqu'à cinq minutes avant l'ouverture," poursuit Roger Constantin.
Roger Constantin vient de terminer son vingtième et dernier conte de Noël "avant les grandes vacances", la retraite !
Les petits détails, c'est justement le créneau de Jean-Marc Touttain, alias Jim. Illustrateur depuis plusieurs années du livret qui accompagne l'exposition, il est aussi artiste peintre et apporte sa touche aux décors. "À J-10, on est encore en pleine fabrication", note cet habitué, tout en terminant un faux stéthoscope. "Un vrai serait trop lourd pour animer le personnage. Quand le marionnettiste arrive, la dernière semaine, tous les accessoires doivent être prêts." Certains demandent plus de travail… et de patience : "Je me souviens d'une série de morceaux de moquette qu'on avait transformés en hareng… Il y en avait une centaine !"
Pour Jean-Marc Touttain, l'exposition de Noël est un rituel. "J'attends ça avec impatience chaque année, cela me remplit de bonheur", sourit-il. À ses côtés, Charlotte Leprevost hoche la tête. À 25 ans, elle vient prêter main-forte au peintre pour la dernière semaine avant l'ouverture. "C'est un honneur de participer. Quand j'étais petite, j'habitais près du Havre avec mes parents. Le conte de Noël, c'était l'attraction."
Dans les coulisses avant le jour-J
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