Son retour était attendu des Rouennais, après l'annulation l'an dernier, pour cause d'épidémie de Covid-19. Sauf que le marché de Noël de Rouen adopte une nouvelle forme pour son ouverture, jeudi 25 novembre. "Nous préférons avoir désormais moins de commerçants, mais avec plus de qualité et des commerçants locaux qui distribuent des produits fabriqués dans la région", indique Thibault Delourme, directeur général de 2A Organisation, le prestataire chargé par la Ville de mettre en place le marché de Noël pour cette 10e édition.
Seuls 40 chalets ont été installés, soit moitié moins que les autres années. "Nous n'avons pas demandé qu'il y ait moins de chalets, mais nous avons eu cette exigence d'être attentifs sur les produits proposés", affirme de son côté Sileymane Sow, adjoint au maire de Rouen en charge notamment des manifestations publiques dont les animations de Noël.
"De nombreux commerçants qui faisaient les marchés ont cessé leur activité et changé de métier pendant la crise de la Covid"
Si l'envie est là de faire moins mais mieux, les organisateurs du marché de Noël ont surtout été confrontés à des difficultés multiples. 25 % des commerçants présents ont été renouvelés et ceux qui reviennent sont des incontournables proposant du vin chaud, du pain d'épice et d'autres gourmandises de Noël. "Il y a beaucoup de commerçants qui ont cessé leur activité et changé de métier pendant la crise de la Covid, et pas seulement à Rouen, pointe Thibault Delourme. Certains se sont digitalisés et proposent leurs produits en ligne et ne reviennent plus sur les marchés."
Situation économique difficile
Autre difficulté, plus récente celle-là et qui touche de nombreux secteurs, la difficulté d'approvisionnement dans différentes marchandises qui a découragé certains exposants. "Le risque sanitaire n'a pas totalement disparu et il y a une partie des exposants qui sont un peu plus prudents que les autres années, donc ils réservent moins de chalets", poursuit le directeur général de 2A Organisation, qui voit aussi cette situation dans les autres marchés de Noël qu'il met en place ailleurs en France.
Il faut ainsi rappeler que l'annulation du marché de Noël de Rouen l'an dernier avait provoqué quelques tensions entre des commerçants et l'organisateur. Plusieurs exposants avaient demandé le remboursement des acomptes versés alors que, dans un courrier du 3 novembre 2020, 2A Organisation avait annoncé conserver 2 500 euros hors taxe par chalet, ainsi que les frais de dossier, s'appuyant sur la convention signée avec les commerçants. "Nous travaillons pour organiser, pas pour annuler. Il nous a fallu voir comment trouver des solutions pour les commerçants. C'était une situation exceptionnelle qui nous a pris tous de court et que nous n'avions pas prévue", rappelle Thibault Delourme, qui affirme que "les choses sont revenues à la normale aujourd'hui".
Les commerçants y trouvent leur compte
Si certains commerçants habituels ne seront pas présents, d'autres vont participer au marché de Noël pour la première fois. Parmi eux, de nombreux exposants sont des locaux.
La démarche peut surprendre, mais certains commerçants, déjà présents avec une boutique à Rouen, louent un chalet au sein du marché de Noël. "C'est une visibilité importante, avec l'un des meilleurs emplacements et un chiffre d'affaires supplémentaire pour certains", souligne Thibault Delourme, directeur général de 2A Organisation, qui met en place le marché de Noël à Rouen.
Une grande première
Pour d'autres, la présence sur le marché est une grande première. Anne Dubuc, maroquinière qui a lancé sa marque L'Audacieuse à Rouen, et Ann-Cécile Saillot, créatrice d'accessoires pour enfants, à la tête de DSD baby à Sotteville, exposent toutes les deux leurs produits dans un chalet sur la place de la Calende. Fait rare : elles ont décidé de s'unir pour partager le même chalet. "Nous avons demandé à le faire ensemble car il faut être présent tous les jours de 10 heures à 20 heures, mais nous sommes chacune seule dans notre activité", souligne Anne Dubuc.
Initialement, elles n'avaient pas prévu de participer au marché : "C'est en discutant avec les équipes de la Ville, il y a quelques semaines, que j'ai eu connaissance du marché de créateurs." Pour elles, c'est une "belle opportunité" de se faire connaître et "de montrer ce que l'on fait", poursuit Ann-Cécile Saillot, qui a lancé son activité il y a un peu plus de deux ans. Elle vend ses créations habituellement sur Internet ou sur quelques marchés locaux. "C'est difficile d'être partout", confie Anne Dubuc, qui doit ainsi gérer sa présence sur le marché de Noël de Rouen avec l'installation de ses créations dans une boutique éphémère de créateurs à Lisieux.
"Avec 65 euros la semaine, c'est largement abordable par rapport à d'autres marchés de Noël"
Les chalets de la place de la Calende n'ont pas eu de mal à trouver preneurs grâce à des tarifs très attractifs : 65 euros la semaine pour les commerçants. C'est bien loin des 4 000 euros pour un mois déboursés, selon nos informations, par certains exposants présents sur le grand marché devant la cathédrale. Cet investissement de départ devrait être rapidement rentabilisé pour les créatrices locales, confirme Anne Dubuc : "D'autant plus à deux ! C'est largement abordable par rapport à d'autres marchés de Noël." Au-delà de cette dépense, il leur faut aussi prévoir la quantité suffisante de marchandises : "Je produis de manière raisonnable, dans le sens où j'essaye de produire en petite quantité, avec essentiellement des pièces uniques en petite série", poursuit Anne Dubuc, rejointe dans ses propos par Ann-Cécile Saillot, qui propose notamment "des accessoires pour cheveux avec des collections pour les fêtes de fin d'année" qu'il lui a fallu produire "en plus grande quantité". Leur travail se matérialise aussi à travers "quelques insomnies", sourient-elles.
Si, selon Thibault Delourme, "le marché de Noël permet de tester une possible ouverture de boutique", les deux créatrices locales ne sont pas encore prêtes à franchir le pas, en raison notamment du contexte économique très incertain.
"Concilier l'effet féerique de Noël avec le marché dont le retour était très attendu"
Sileymane Sow est adjoint au maire de Rouen en charge du commerce et des manifestations publiques, dont le marché de Noël. Il aborde le retour de l'événement à compter du jeudi 25 novembre, après une édition annulée en 2020.
Adjoint au maire de Rouen en charge notamment du commerce et des manifestations publiques, Sileymane Sow aborde le retour des festivités autour de Noël.
Pourquoi le marché de Noël a-t-il été
remanié cette année ?
"Nous avons voulu capitaliser sur les éléments qui sont ressortis positivement après l'annulation du marché de Noël l'an dernier. La forêt de sapins, proposée sur la place de la cathédrale, avait rencontré un grand succès. Nous avons voulu conserver cet esprit et en faire un nouvel atout, tout en accueillant à nouveau les chalets. Il s'agit de concilier l'effet féerique de Noël avec le marché, dont le retour était très attendu."
Comment le nouveau périmètre
d'installation des chalets a-t-il été défini ?
"Pour la première fois sur la place de la Calende, six chalets sont réservés uniquement à des créateurs locaux. Les commerçants présents vont tourner et changer toutes les semaines. Ailleurs, s'il n'y a plus de chalets le long de la rue des Carmes, il faut souligner que les commerçants présents font déjà beaucoup d'animations pour les fêtes de fin d'année."
Comment entraîner toute la ville dans
les fêtes de fin d'année ?
"À travers les illuminations de Noël, nous avons associé un maximum de secteurs de la ville. Certains sont habitués, comme le centre piéton, d'autres accueillent pour la première fois des illuminations, comme la rue du Faubourg-Martainville. Il y aura, chaque année, des secteurs tournants pour que chaque quartier en profite à un moment ou à un autre."
La grande parade de Noël revient mais pas la patinoire
Au-delà du marché de Noël, d'autres animations rythment les fêtes de fin d'année à Rouen. Mais tous les temps forts connus des Rouennais ne vont pas revenir cette année.
Ce sont des motivations économiques et de pouvoir d'achat qui se sont invitées dans le choix des animations de fin d'année proposées par la Ville de Rouen. C'est ce qui explique l'absence de patinoire : "C'est un regret pour nous, concède Sileymane Sow, adjoint au maire de Rouen en charge des manifestations publiques. Nous avons cherché un prestataire mais tous proposaient des prix trop élevés. Nous voulions un ticket d'entrée accessible pour toutes les familles. Nous avons donc préféré ne pas installer de patinoire." La place du Vieux-Marché n'accueillera pas, non plus, de grande roue. À la place, comme l'an dernier, c'est le refuge givré qui sera installé "avec des automates appréciés des familles et des ateliers et spectacles pour enfants que nous n'avions pas pu proposer l'an dernier".
Deux parades programmées
Par contre, la "parade féerique de Noël", lancée depuis 2018 et qui n'a pas pu avoir lieu l'an dernier, fait son grand retour. Elle s'élancera le dimanche 5 décembre à 16 h 30 de la place Saint-Sever jusqu'à la place de l'Hôtel de Ville. Avant cela, la municipalité organise une parade à vélo qui partira de l'Hôtel de Ville le samedi 27 novembre à 17 h 30 pour déambuler sur les pistes cyclables. "Tous les habitants sont invités à participer avec leur vélo. Nous fournirons des guirlandes lumineuses pour décorer les vélos", précise Sileymane Sow.
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