Amanda Fougère, Delphine Menant, Louisa Ternisien, Marie-Ernestine Cabart-Serrat, Laure Richard-Troncy, Margueritte Legastelois, Louise Thuillier, Rachel Hautot. La plupart de ces noms d'artistes femmes ne vous disent probablement rien. Et pour cause, leurs œuvres sont jusqu'ici restées dans l'ombre du Musée Thomas Henry de Cherbourg, dans la réserve. Elles sont cette année mises à l'honneur à travers l'exposition "Ni muses, ni soumises", du vendredi 19 novembre au dimanche 13 mars. Ces huit femmes artistes sont nées ou ont travaillé dans le Cotentin au 19e siècle et au début du 20e. Une vingtaine de leurs peintures et sculptures, en mauvais état, ont été restaurées pour l'occasion. "Avec cette exposition, on a réussi à retracer leur carrière et à les faire sortir de l'anonymat en quelque sorte. C'est important parce que ça contribue à faire avancer la recherche en histoire de l'art", explique Louise Hallet, conservateur et directrice du musée. "Pour être artiste, en tant que femme au 19e siècle, il faut faire des choix non-conventionnels", poursuit-elle, citant la sculptrice Rachel Hautot, qui n'a jamais été mariée et n'a pas eu d'enfants.
Née à Fermanville, elle a passé 20 ans de sa vie en Tunisie, avant d'être probablement assassinée en 1935. "C'est une décision assez audacieuse parce que la sculpture n'était pas perçue du tout comme une sphère féminine, raconte Paul Guermond, chef du service collection et exposition des musées de Cherbourg. D'une part, parce que ça demande beaucoup de force physique et beaucoup d'espace. D'autre part, parce que beaucoup de ses homologues masculins travaillaient le nu." Elle, a choisi de se consacrer à la sculpture "ethnographique". Parmi ses œuvres, un marbre magnifique : le visage d'une jeune fille en voile, à l'air malicieux.
La jeune fille retenant son voile, de Rachel Hautot.
Louise Hallet, conservateur du Musée Thomas Henry
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