Normandie. Alexis Graindorge, de banquier à président des Jeunes Agriculteurs

Il est né au Ménil-de-Briouze il y a 31 ans, a fait école primaire et collège à Briouze, puis BEP/Bac Pro à Giel-Don-Bosco, "une très bonne école", souligne-t-il. Il se découvre une passion pour les chiffres, ce sera donc un BTS comptabilité gestion à Laval. L'exploitation familiale n'avait alors pas la capacité d'un associé supplémentaire, Alexis Graindorge commence sa vie professionnelle par quatre années dans la banque. Il se donne cinq ans maximum pour revenir à l'agriculture.

Devenir agriculteur

Quatre ans plus tard, les planètes s'alignent : taux bancaires historiquement bas, la laiterie Gillot octroie des volumes de lait supplémentaires aux jeunes, la Région Normandie attribue des aides à l'installation des jeunes agriculteurs. Alexis est en GAEC avec son père, avec un salarié à mi-temps, sur une exploitation agricole de 113 hectares, une centaine de vaches laitières, une soixantaine de génisses de renouvellement et 600 000 litres de lait. Rapidement, il entre au bureau des Jeunes Agriculteurs. Deux ans plus tard, il est sollicité pour en devenir le président ornais. Deux années en coprésidence, puis deux autres comme seul président. "L'ambiance des copains fait la force de notre réseau, mais ce qui m'a plu, c'est qu'il y avait des sujets de fond. J'ai toujours eu besoin de donner de mon temps pour les autres, ça fait partie de mon ADN. Mon combat pour la défense des JA, il m'anime encore plus aujourd'hui." Mais "j'avais le sentiment d'avoir fait le tour, il faut savoir faire son temps, céder sa place". On lui propose de siéger au national, mais Alexis Graindorge fait un autre choix.

Président des JA normands

Depuis l'automne 2020, il est président des JA de Normandie. Sa priorité : l'installation des jeunes. Les enfants d'agriculteurs ne sont pas assez nombreux pour reprendre les exploitations, il faut faire venir des jeunes non issus du milieu, "c'est l'avenir de l'agriculture, ils arrivent avec une autre approche, ils ne restent pas engouffrés dans un système. Il faut les former et obtenir des aides à l'installation." Et valoriser l'image du métier : "On fait des heures, mais si un mercredi j'ai envie d'accompagner mes enfants à la piscine, je n'ai de comptes à rendre à personne. Cette qualité de vie là, ça n'a pas de prix." En juin 2022, les JA normands renouvelleront leur bureau. Alexis Graindorge sera-t-il de l'aventure ? Chef d'exploitation, syndicaliste, père de famille, pompier volontaire, il faut trouver un équilibre. "Quand je m'engage, c'est pour donner le maximum." Après banquier, puis agriculteur, il a encore des projets plein la tête !