On dit d'un vin qu'il est primeur lorsqu'il est consommé dans l'année de sa récolte. Dans le cas du beaujolais nouveau, les vendanges ont eu lieu à la rentrée dernière, tandis que les premières bouteilles seront débouchées le jeudi 18 novembre, à minuit. Seules les appellations Beaujolais et Beaujolais-Villages peuvent présenter la mention "nouveau" ou "primeur" sur l'étiquette. Mais le vignoble qui précède la région lyonnaise n'est pas le seul à élaborer ce type de vin. En rouge, on en trouve aussi en Touraine et en Anjou, mais aussi à Gaillac ou encore dans les côtes du Roussillon.
Non, un vin primeur,
ce n'est pas un vin de piètre qualité
Cépage roi du Beaujolais, le gamay à jus blanc n'a disposé que de quelques semaines pour macérer avant la commercialisation du beaujolais nouveau. Les raisins restent en cuve durant quatre à cinq jours maximum. Les vignerons ont recours à une macération semi-carbonique pour produire leur jus. Sous l'effet des levures ajoutées, le processus de fermentation est enclenché. Du gaz carbonique se crée, ce qui fait augmenter la température, mais aussi la pression. On soutire ensuite le liquide qui se distingue par son fruité, puisqu'il n'a été en contact avec les peaux que très peu de temps.
L'on peut obtenir un vin gustativement inintéressant si l'on a recours à une macération pré-fermentaire à chaud. On fait monter la température dans la cuve très vite et pendant une douzaine d'heures seulement. Résultat : on obtient des vins colorés et des arômes très sommaires, incapables de tenir en bouche, avec cette sensation d'astringence. Une autre technique peut expliquer pourquoi les mauvaises langues crient au vin de mauvais goût. Les techniques de vinification comprenant l'ajout de levures dites exogènes (non naturelles), elles, proposent une palette d'arômes que l'on peut choisir d'actionner, dont la fameuse saveur banane qui colle tant à la peau du breuvage.
L'exception bordelaise
Pour ceux qui s'interrogeraient sur la terminologie "primeur" des vins de Bordeaux, notez que cette campagne saisonnière consistant à goûter les premiers jus de la vendange précédente dans les châteaux girondins n'a rien à voir avec la commercialisation de vins fraîchement vinifiés comme dans le Beaujolais. Entre mars et avril, dégustateurs et négociants se donnent rendez-vous dans les caves des crus classés bordelais pour imaginer le potentiel de futurs crus qui bénéficieront encore d'un élevage de 18 mois au moins.
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