Huit ans. Huit ans qu'un Alençonnais et sa femme ne dorment plus. Ne vivent plus. Leur voisine, âgée de 93 ans, leur fait vivre un "enfer". Coups de marteau dans le mur, injures, intimidations, actions perverses. Le couple subit un nombre d'incivilités "incalculable". À bout, ils sont hébergés temporairement la nuit dans une maison du voisinage, dont le propriétaire réside ailleurs.
"La justice doit faire son travail"
"Voilà, c'est ici", lance l'homme en pointant du doigt son lit de fortune installé dans cette piaule qui n'est pas la sienne. Matelas au sol et sac de couchage en guise de couette, le quadragénaire fait chambre à part avec sa femme, pour "se reposer davantage". Depuis trois semaines, le couple quitte chaque soir le domicile familial pour rejoindre la maison voisine. Dans le froid, ils prennent leur bébé de 11 mois et lui enfilent une couverture pour le protéger. "La situation ne peut plus durer", se désole le père de famille. Il y a quelques mois, un sentiment de honte avait commencé à le prendre. "Même adultes, nous pouvons faire face à des situations particulièrement destructrices, mais pour en sortir, il faut remettre la honte à sa place, c'est-à-dire chez elle." Aujourd'hui, l'Alençonnais est en arrêt maladie, mais il tient à préciser : "Ce n'est pas une finalité."
Lui et sa femme ont affiché un drap blanc sur la façade de la maison. "Nous avons fait toutes les démarches légales sans résultats. Devrons-nous déménager d'ici l'audience ?", est-il écrit au marqueur noir. La réponse sonne comme une tragédie. Oui.
Ils n'ont pas pu tenir. Porter des casques antibruit à longueur de journée pour ne pas entendre les coups "délibérés" n'a pas suffi. Garder son sang-froid face aux crachats reçus alors en pleine crise sanitaire n'a pas suffi. Rester stoïque lorsque leur voisine lance une table dans leur jardin n'a pas suffi. "Elle veut nous pousser à bout pour commettre des actes délictueux, mais nous ne céderons pas. La justice doit faire son travail", dit-il le visage marqué par la fatigue.
Comparution sur reconnaissance
préalable de culpabilité
Après de multiples mains courantes et six plaintes déposées, leur "bourreau" a été convoqué le 28 septembre 2021 au tribunal d'Alençon, en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. La nonagénaire, qui "revendique" ses actes selon l'homme - elle aurait montré aux policiers comment elle frappe le mur avec son marteau - ne se serait pas présentée devant la justice. Elle est convoquée le 3 mars 2022, en audience correctionnelle, pour "harcèlement".
Elle n'a pas répondu à nos sollicitations.
Un système de vidéosurveillance a été installé dans la maison familiale depuis qu'ils ont pris la décision de déserter leur domicile la nuit.
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Qu’attend le commissaire de police du quartier pour faire expertiser cette personne par un service médical spécialisé et l’interner en hôpital psychiatrique comme il en a le droit selon la loi ?
Si elle pourrit la vie de ses voisins par le simple but de les déranger dans leur vie quotidienne, des mesures doivent être prises au plus tôt.
Il n’est pas acceptable que des troubles du voisinage tels puissent perdurer sans réagir…
Triste constat d’une société où tout le monde peut se permettre de faire n’importe quoi sans avoir de compte à rendre.
Laxisme et impunité deviennent les maîtres mots d’un pouvoir déliquescent