En ce moment

Argentine: le gouvernement Fernandez perd le Parlement, tend la main à l'opposition

France-Monde. La coalition de centre-gauche du président argentin Alberto Fernandez a perdu le contrôle des deux chambres du Parlement, dimanche lors de législatives partielles, contraignant le chef de l'Etat à deux dernières années de gouvernance précaire, contrainte au dialogue et consensus avec l'opposition.

Argentine: le gouvernement Fernandez perd le Parlement, tend la main à l'opposition
JUAN MABROMATA [AFP]

La coalition "Frente de Todos" ("Front de tous") de M. Fernandez n'avait déjà pas la majorité à la Chambre des députés. Au Sénat, selon des projections, elle tomberait de 41 sénateurs (sur un total de 72) à 35.

"Si les chiffres se confirment, la majorité est perdue au Sénat", a indiqué une source gouvernementale à l'AFP, avec 98% des votes décomptés. C'est la première fois, depuis le retour de la démocratie en 1983, que le courant péroniste perd le Sénat.

Le chef de l'Etat, élu en 2019, a encore deux ans de mandat.

Intérêt général

Il a annoncé dimanche soir, dans un discours en forme d'admission de défaite, une "nouvelle étape" et appelé à "une relation fructueuse" du gouvernement avec le Parlement, "dans l'intérêt général du pays".

Il a assuré qu'il allait se rapprocher des autres forces politiques en vue d'un "accord sur un programme aussi partagé que possible" avec "une opposition responsable, ouverte au dialogue, et patriotique".

Dans l'attente de chiffres définitifs, la coalition péroniste, quoique minoritaire, devrait rester le premier groupe dans les deux chambres. Mais en perdant du terrain sur la coalition de centre-droit "Juntos por el Cambio" (Ensemble pour le changement) de l'ancien président (2015-2019) Mauricio Macri.

Mais M. Fernandez a affirmé dimanche qu'il gardait "la fermeté nécessaire pour défendre les intérêts" du pays en vue d'un "accord viable" avec le FMI, auquel l'Argentine doit rembourser dès 2022 plus de 19 milliards de dollars, sur les 44 d'un prêt octroyé sous la présidence Macri.

"Nous devons dissiper les incertitudes liées à des dettes insoutenables comme celle-ci", a-t-il déclaré. "Négocier n'est pas obéir".

L'Argentine retrouve en 2021 le chemin de la croissance (9% prévus), après trois ans de récession, et un lourd impact socio-économique du Covid.

Mais elle reste confrontée à une inflation galopante (41,8% en 2021), avec plus de 40% de sa population frappée par la pauvreté.

Aux abords des bureaux de vote, pouvoir d'achat et économie étaient bien dans les têtes de beaucoup, qu'ils soient "péronistes" ou "macristes".

"J'ai peur pour l'économie... Quels que soient ceux qui l'emportent, il faudra beaucoup de temps pour que le pays se remette", confie à l'AFP Oscar Navarro, un pâtissier de 50 ans.

Le gouvernement devrait voir sa marge de manoeuvre très réduite jusqu'à la présidentielle de 2023, contraint à n'engager que des politiques consensuelles, voire recourir à des décrets.

Négocier "loi par loi"

L'exécutif "devra négocier loi par loi", analyse le politologue Raul Aragon, de l'université de la Matanza. Il prédit néanmoins que l'opposition jouera le jeu: "Cela ne lui sert à rien de ne pas dialoguer, d'apparaître comme anti-démocratique" avant la présidentielle de 2023.

"Les deux années qui viennent vont être difficiles", a lancé M. Macri, assurant que sa coalition d'opposition se comporterait "avec une grande responsabilité", de façon à ce "que la transition soit la plus ordonnée possible".

Pour autant, le résultat de scrutin ne devrait ni affoler les marchés ni voir péricliter un peu plus le peso (105 pour un dollar au taux officiel, 200 au marché noir), estime Raul Aragon. "Pour les marchés, la situation est la même qu'hier. Si le parti au pouvoir avait gagné par 10 points, peut-être se diraient-ils +le Venezuela arrive+, ou si l'opposition l'avait emporté par 10 points, que c'est ingouvernable. Mais ce scénario ne modifie presque rien".

Il a toutefois confirmé l'émergence sur la scène politique argentine de profils inédits, tel l'économiste libéral-libertaire de 51 ans Javier Milei (à l'affinité assumée avec l'ex-président américain Donald Trump ou le président brésilien Jair Bolsonaro), qui a fait son entrée au Parlement comme député.

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Appartement t2
Appartement t2 Gex (01170) 940€ Découvrir
Fonds de commerce bar épicerie
Fonds de commerce bar épicerie Saint-James (50240) 50 000€ Découvrir
Pièces détachées pneus
Pièces détachées pneus Paris 6eme arrondissement (75006) 120€ Découvrir
terrain à vendre
terrain à vendre Avesnes-en-Val (76630) 30 000€ Découvrir
Automobile
peugeot 2008
peugeot 2008 Tirepied-sur-Sée (50870) 22 000€ Découvrir
Megane II Cabriolet 1.6 , 3800€
Megane II Cabriolet 1.6 , 3800€ Coutances (50200) 3 800€ Découvrir
Citroen Mehari E en très bon état
Citroen Mehari E en très bon état Orléans (45000) 5 500€ Découvrir
Vends Peugeot 308 essence 110 cv
Vends Peugeot 308 essence 110 cv Bouvaincourt-sur-Bresle (80220) 9 790€ Découvrir
Bonnes affaires
2 fauteuils club
2 fauteuils club Le Genest-Saint-Isle (53940) 100€ Découvrir
Machine à border Innovis NV880E Brother
Machine à border Innovis NV880E Brother Blois (41000) 788€ Découvrir
Canapé Ektorp ikea
Canapé Ektorp ikea Beaubec-la-Rosière (76440) 360€ Découvrir
Informatique
Informatique Paris 16eme arrondissement (75016) 500€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Argentine: le gouvernement Fernandez perd le Parlement, tend la main à l'opposition