Cheveux en bataille, sweat à capuche, un air décontracté et souriant… Florian Rivières correspond parfaitement à l'image d'Épinal du skateur, qu'il incarne avec sa boutique Bud skateshop à Rouen, référence pour tous les pratiquants. Seul son côté poivre et sel donne une indication sur son âge de 49 ans. Il faut dire qu'il est arrivé à Rouen en 1997. "Je voulais ouvrir ma boutique mais je n'avais pas beaucoup de moyens", explique-t-il, son accent trahissant ses origines carcassonnaises. Il entreprend alors un tour de France : Grenoble, Lyon, Strasbourg… Et passe par Rouen.
"On essaie de donner aux jeunes
ce que nous, les anciens, on n'a pas eu"
C'est le coup de cœur. "J'ai découvert une autre manière de skater que dans le sud de la France, avec une influence de la scène de San Francisco", explique le spécialiste. C'est donc là que naîtra Bud skateshop, première boutique spécialisée dans la ville à l'époque. Depuis, cinq autres magasins ont vu le jour en France et un tout nouveau vient d'ouvrir à Barcelone. La clé ? "Le skateshop doit soutenir et développer la scène locale." Florian Rivières assume donc d'être le porte-parole des skaters, voire leur lobbyiste, ou en tout cas "le catalyseur". "On essaie de donner aux jeunes ce que nous, les anciens, on n'a pas eu", décrit-il simplement. À Rouen, il y a eu des hauts et des bas mais Florian Rivière a toujours été en dialogue avec les équipes municipales successives pour porter la voix de sa communauté. Y compris lorsque la discipline était mal vue, notamment sur place de l'hôtel de ville. "Maintenant, c'est passé dans les mœurs, il y a tout le temps eu du skate là-bas", rappelle-t-il, évoquant des dialogues tendus lorsque les riders ont été parfois menacés d'être chassés à coups d'amendes. "Le skatepark actuel, c'est à coups de pression qu'on l'a fait ouvrir", détaille-t-il aussi, tout en indiquant qu'il reste insatisfaisant, trop multisport, sans oublier le fait qu'il soit payant. "On est un peu plus écoutés", reconnaît-il en évoquant la municipalité actuelle. La preuve avec les récents modules qu'il a pu installer sur la place de l'hôtel de ville, pendant l'été. La mairie parle d'un projet sur l'Ile Lacroix, dans l'ancien complexe Océade. "Il faut un vrai bowl, un endroit pour accueillir les écoles de skate et des événements d'ampleur", juge le skateur, qui attend les actes concrets.
Sa détermination reste intacte, surtout pour la prochaine génération, même si lui continue de skater un peu mois assidûment que dans ses jeunes années. "Je roule, je ne fais plus grand-chose", lâche-t-il dans un sourire.
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