Les serpettes sont de sortie, mercredi 27 octobre. Quelques mois après avoir lancé leur activité, Jean-Philippe Bellemere et Clément Boutault ramassent leurs premiers champignons de Paris bruns, dans la cave qu'ils louent à Canteleu. La fierté est au rendez-vous, les rires et les taquineries de deux amis aussi. C'est le début d'une nouvelle vie pour ces anciens salariés de Vallourec, qui se sont retrouvés sans emploi au moment de la fermeture du site en novembre 2020. Pour eux, c'est aussi l'opportunité de se poser des questions, de retrouver du sens. C'est Jean-Philippe, anciennement informaticien, qui en est à l'initiative. "J'en avais ras le bol du service. Nourrir les gens, c'est bien plus enrichissant que de faire des tubes pour du pétrole", explique-t-il sans détour. Très vite, il comprend qu'il lui faudra un associé pour monter l'affaire et propose l'idée à Clément, lors d'une de leur promenade régulière en forêt pour… cueillir des champignons. "J'ai eu la bonne idée de lui proposer et il a eu la bonne idée de dire oui", sourit celui qui, ironie du sort, porte une veste polaire au nom de son ancien employeur. Il ne lui faudra que quelques jours pour accepter et les deux collègues et amis enchaînent alors les formations pour cultiver le pleurote ou le shiitaké. "En faisant notre étude de marché, on s'est rendu compte que c'était saturé sur ces produits. Il y avait plus un besoin en champignon de Paris", détaille Jean-Philippe Bellemere. Les deux compères se lancent alors, en méthode traditionnelle 100 % bio et en cave, et trouvent un site parfaitement adapté. Celui d'une ancienne carrière de pierre Dieppedalle-Croisset à Canteleu, qui a justement accueilli une champignonnière dans les années 2000. La température y est constante toute l'année, à 10 degrés. Quelques travaux pour refaire l'électricité et la ventilation et les premières tables de culture ont pu être installées, réparties dans neuf salles.
Du bio et du local
Le substrat à base de fumier de cheval vient directement des Pays-Bas et est enrichi du mycélium. Déjà très à l'aise, Jean-Philippe Bellemere détaille le processus : "On a 200 kilos de substrat sur chaque table, on recouvre d'une terre de gobetage, très calcaire avec de la tourbe. Le champignon va utiliser son eau pour grandir." Au bout de cinq semaines, les champignons sont formés, à la bonne taille, et libèrent leur beau parfum forestier dans toute la cave.
Fiers de leur production, les deux collègues ont fait leur première livraison auprès de tables rouennaises, d'Amap ou d'associations locavores comme Le Radis.
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