Après les incendies volontaires dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27, dans le quartier de Perseigne à Alençon, tout le monde continue de se renvoyer la patate chaude : le procureur a mis en cause la police "qui ne mène pas d'enquête de fond et qui a trop de dossiers en souffrance". La police déplore son manque d'effectifs. La préfète de l'Orne dit que sur ces effectifs, tout va bien.
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Dans sa réaction après les incendies volontaires d'une dizaine de voitures lors de cette nouvelle nuit de violences urbaines dans le quartier de Perseigne, le procureur de la République d'Alençon François Coudert a stigmatisé "le manque d'enquête en profondeur de la part de la police", expliquant que "le stock de dossiers non-traités au commissariat d'Alençon est passé en six mois de 1 300 à 1 800."
Un sous-effectif connu du procureur
Évidemment, cette déclaration a fait tousser dans les rangs de la police locale… "J'ai failli tomber de ma chaise quand j'ai lu ça ", explique Stéphane Tristant, délégué départemental du syndicat Alliance-Police : "Il est bien au courant de la situation des effectifs sur Alençon, il est directeur d'enquête des affaires judiciaires sous ressort de son tribunal judiciaire à Alençon, les fonctionnaires enquêteurs officiers de police judiciaire du commissariat font le maximum pour traiter les dossiers. Le problème, c'est la surcharge de travail et le sous-effectif du commissariat." Et le délégué Alliance-Police poursuit : "On ne peut plus travailler dans des conditions qui seraient favorables à des enquêtes de profondeur comme le procureur le souhaite, on ne fait que 'le traitement en temps réel' parce que ce sont les victimes, ce sont les citoyens d'Alençon."
Ecoutez ici la réponse d'Alliance-Police au procureur:
Des chiffres erronés ?
Alliance-Police fustige aussi les chiffres d'effectifs supplémentaires de policiers dont Françoise Tahéri, préfète de l'Orne, s'est réjouie devant les caméras de télévision, "conformément aux engagements du ministre". Mais "ce n'est pas sept fonctionnaires de plus qui vont résoudre le problème. Pour l'année prochaine, on a déjà deux départs de fonctionnaires d'Alençon qui ne seront pas remplacés et, au final, le compte n'y est toujours pas", précise Stéphane Tristant, qui estime à au moins une quinzaine le nombre de policiers qui manquent, dans les trois commissariats de l'Orne.
Ecoutez ici la réponse d'Alliance-Police à la préfète:
Outre avoir laissé une dizaine de carcasses de voitures calcinées dans les rues de Perseigne, cette nuit de violences urbaines pourrait bien aussi laisser quelques frictions entre police, parquet et la représentante de l'État dans l'Orne…
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