L'ONG Greenpeace a publié mercredi 27 octobre une étude qui analyse les 150 vols les plus fréquentés, au sein de l'Union européenne mais aussi en Norvège, en Suisse et au Royaume-Uni. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, l'ONG propose plusieurs recommandations : "Mettre en place de meilleures liaisons ferroviaires, de jour comme de nuit [...], construire un système ferroviaire à l'échelle européenne" et "interdire les vols courts nationaux ou internationaux lorsqu'une alternative en train de moins de six heures existe."
Selon cette étude, commandée par l'unité européenne de Greenpeace au think tank OBC Transeuropa (OBCT), remplacer l'avion, pour les vols les plus fréquentés dans l'UE, par des lignes de trains de moins de six heures permettrait d'économiser 3,5 millions de tonnes de CO2 par an en Europe.
Pour un tiers des vols étudiés, une liaison ferroviaire de moins de six heures existe déjà (51 sur 150 lignes).
"On émet 10 fois plus d'équivalent CO2 quand on fait Paris-Amsterdam en avion plutôt qu'en train, alors que ce trajet peut se faire en moins de 3 h 30 de train", explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France, citée dans un communiqué.
Qu'en est-il en France ?
Dans son étude, Greenpeace précise que "30 des 150 vols intra-communautaires les plus fréquentés ont pour destination et/ou pour origine la France". L'ONG explique notamment qu'il existe, pour 19 des 40 vols les plus fréquentés vers ou depuis la France, des trajets en train de moins de six heures.
Dans l'Hexagone, deux liaisons, Paris-Toulouse et Paris-Nice, figurent parmi les plus fréquentées d'Europe. Disposant toutes deux de lignes ferroviaires de moins de six heures, ces vols accueillent environ 3,2 millions de passagers par an chacune. Sur le plan international, les liaisons Paris-Amsterdam et Paris-Francfort peuvent être faites en moins de quatre heures de train (respectivement, 3 h 23 et 3 h 50).
La loi Climat-Résilience, promulguée le 22 août dernier, prévoit à son article 145 la fermeture des liaisons aériennes intérieures, hors correspondance, dès lors qu'une alternative ferroviaire est possible en moins de 2 h 30, à compter du 22 mars 2022. Les aéroports français ont par ailleurs déposé, le 19 octobre, un recours devant la Commission européenne (Bruxelles) pour contester cette nouvelle loi. Si, pour Greenpeace, cette mesure reste encore "trop limitée [...] pour mettre le secteur aérien sur les rails de l'Accord de Paris", l'ONG considère cependant qu'"il s'agit d'un point de départ non négligeable".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.