Selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, les installations éoliennes sont en plein boom dans le monde, avec un doublement des capacités depuis 2014. Selon France Énergie Éolienne (FEE), sur le territoire national, cette énergie renouvelable est devenue, pour l'année 2020, la troisième source de production d'électricité (7,9 %), toujours largement derrière le nucléaire (67,1 %) et l'hydroélectricité (13 %), mais devant le gaz naturel (6,9 %).
Le littoral normand est par ailleurs l'illustration de l'engouement français pour cette énergie renouvelable. En effet, plusieurs parcs éoliens voient le jour dans la région : 71 éoliennes seront mises en service au large de Fécamp (Seine-Maritime) et 62 au large de Dieppe-Le Tréport à partir de 2023, 64 au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados) en 2024, et le parc de Barfleur (Manche) sera étendu, avec l'installation prévue de 170 éoliennes au total d'ici 2027.
Ces infrastructures, qui offrent une alternative pour produire de l'électricité, nécessitent un élément essentiel : le vent. Mais en Europe du nord, la force du vent a chuté de 15 % cette année. D'après le fournisseur d'énergie Drax, la Grande-Bretagne a connu sa plus longue période sans vent (du 26 février au 8 mars 2021) et les éoliennes n'ont tourné qu'à 11 % de leur capacité. C'est-à-dire une perte de production de 2 300 GWh, soit l'équivalent de la consommation mensuelle de 5 900 foyers français.
De moins en moins de vent à basse altitude
Selon une étude publiée en 2019 par le journal scientifique Nature Climate Change, la vitesse des vents a crû de 0,64 km/h. Mais pour les auteurs, il s'agirait d'une variation cyclique : "Il est probable que l'on revienne à une tendance baissière dans les prochaines années", concernant la force du vent. Pour Paul Williams, chercheur en sciences de l'atmosphère à l'Université de Reading, la baisse de la vitesse du vent s'explique par le changement climatique qui "réchauffe les pôles plus rapidement que les tropiques [...], ce qui a pour effet d'affaiblir la différence de température nord-sud des latitudes moyennes et, par conséquent, de réduire le vent à basse altitude".
Selon les projections du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la vitesse du vent en Europe du nord risque de chuter jusqu'à 10 % pendant les périodes estivales d'ici 2100, sur la base d'un réchauffement de 1,5 °C.
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