Le rapporteur public du tribunal administratif de Rouen a demandé, mardi 12 octobre, l'annulation de la révocation d'un policier et la confirmation de celle d'un autre, dans une affaire de propos racistes visant un ex-collègue noir. Le tribunal rendra sa décision "sous quinzaine", a précisé son président Jérôme Berthet-Fouqué.
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Une implication inégale
dans les faits reprochés
Les propos visés ont été tenus sur la messagerie WhatsApp, où la victime, qui a porté plainte fin 2019, a notamment, à de nombreuses reprises, été traitée de "nègre" faisant "n'importe quoi parce que c'est un noir". Mardi, le rapporteur public Thomas Bertoncini a préconisé "l'annulation" de la révocation d'un des policiers. "Il y a une difficulté sur le caractère proportionné de la sanction. Il est celui qui a le moins participé aux échanges. Il est qualifié comme étant le plus discret par l'enquête administrative", a justifié M. Bertoncini. "Il a indiqué ne pas lire tous les messages écrits. Il n'y a que cinq messages tenus qui lui sont reprochés, tenus sur deux jours : 'Les noirs, c'est le futur' et 'c'est du travail de noir, les blancs, c'est autre chose', a poursuivi le magistrat. Il est qualifié de sérieux et fournissant un travail de qualité par son administration."
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Le rapporteur a en revanche demandé le rejet de la requête d'un second policier qui demandait lui aussi l'annulation de sa révocation. À son propos, "l'administration ne s'est pas fourvoyée", a estimé M. Bertoncini. Le fonctionnaire "a produit environ une cinquantaine de publications sur ce compte WhatsApp. Leur caractère raciste, antisémite, misogyne, discriminatoire, ne fait aucun doute à leur lecture", a argumenté le magistrat. En outre, le fonctionnaire "a déjà fait l'objet d'une sanction, un blâme, en 2018".
Son avocate Marie-Perrine Philippe a quant à elle assuré que le policier était "en grande dépression" et avait "toujours été exemplaire" jusqu'alors. "Le groupe WhatsApp n'est pas un groupe public", a-t-elle ajouté. "Il y a des communautés qui n'aiment pas ce que je représente, le mâle blanc, et j'applique une forme de réciprocité", avait déclaré son client le 3 septembre à Évreux (Eure), lors du procès en correctionnelle de cinq policiers dans cette affaire.
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Le parquet avait requis 1 000 euros d'amende contre cet homme considéré comme "l'idéologue" du groupe. Le tribunal correctionnel doit rendre sa décision le 5 novembre. 150 euros d'amende ont été requis contre le policier dont le rapporteur a demandé l'annulation de la révocation.
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Avec AFP
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