Le projet d'agir ensemble était dans la tête des managers des deux équipes (Jean-François Mouton à Caen et Cyrille Lloza à Rouen) depuis près de trois ans. Sa mise en œuvre a pris du temps. Il fallait "trouver un moyen de pouvoir coopérer, soit par les doubles licences, soit en créant une seule entité", explique Jean-François Mouton.
Rivaux pendant de longues années, ils ont finalement convaincu leurs dirigeants de s'unir pour sauver le rugby féminin en Normandie et pérenniser le haut niveau. L'histoire des Valkyries est née.
Survivre à haut niveau ensemble
Depuis plusieurs années, les deux clubs, qui ont joué en Elite 1 (Rouen de 2018 à 2021, Caen de 1999 à 2017 et de 2018 à 2020, sous différents noms) se battaient pour un maintien qui devenait difficile à obtenir : "C'était compliqué en Elite, d'un côté comme de l'autre, pour pouvoir rivaliser avec des écuries comme le Stade Toulousain, Blagnac ou Clermont-Ferrand", témoigne l'entraîneur de l'Ovalie Caennaise. Le manque des joueuses a aussi amené ces deux clubs à envisager le rapprochement.
Un constat que Solène Dubus, ouvreuse au sein des Valkyries (elle a joué à Caen et à Rouen) évoque : "On avait deux équipes Elite à Rouen et à Caen, mais pas assez d'effectifs et de moyens pour survivre dans ce championnat." Une situation aussi due à l'évolution de la taille des effectifs à haut-niveau : "Aujourd'hui, les filles sont de qualité, mais on en a beaucoup moins et on sait qu'il faut un banc assez important pour faire des matchs à ce niveau", pointe le manager caennais, qui pense même que ses filles n'auraient pas pu tenir en Elite 2. "On aurait peut-être perdu des filles et je pense qu'on serait descendus en Fédérale 1, parce qu'on n'avait pas du tout le banc suffisant pour pouvoir tenir une saison en Elite 2", dit-il, lucide.
Une nouvelle organisation
Cette union ne se fait pas sans contrainte. Les 130 kilomètres qui séparent les deux villes obligent les joueuses à alterner entre les entraînements dans les clubs respectifs et une séance commune, à Lisieux, "grâce à une convention entre le club, la Ville de Lisieux et la Ligue de Normandie", précise le manager caennais. Il rappelle aussi que cette organisation amène des besoins économiques supplémentaires : "Il faut pouvoir clôturer un budget de plus en plus important et, avec les voyages que ça représente, quand on traverse la France en Elite, ce sont toujours des coûts conséquents."
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