Jeudi 7 octobre en fin d'après midi, 48 heures après les faits, François Coudert, procureur de la République d'Alençon, est revenu avec moult détails sur la prise d'otages de deux surveillants par un détenu, au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe.
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Dès mardi 5 octobre, Sofiane Rasmouk a été placé en garde à vue et conduit à Caen (Calvados), l'enquête ayant été confiée à la Police judiciaire caennaise ainsi qu'au commissariat d'Alençon. Présenté au juge d'instruction, le preneur d'otages n'a pas voulu lui parler. Il a été mis en examen pour séquestration avec libération volontaire avant cinq jours en récidive (il encourt à ce titre 20 ans de réclusion), pour violence sur dépositaire de l'autorité publique en récidive (il encourt 14 ans), pour menace de mort (il encourt 10 ans). Il est désormais à la prison du Mans (Sarthe). Une expertise psychiatrique a été ordonnée.
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Selon les premiers éléments de l'enquête, le procureur confirme que "c'est au retour de la buanderie que le détenu s'en est pris aux deux surveillants. Sous la menace d'un poinçon qu'il avait fabriqué lui-même la veille à l'aide d'une fourchette, il leur a intimé l'ordre de s'agenouiller. Puis il a assené un coup de poing dans la figure du surveillant stagiaire [ce qui nécessitera par la suite trois points de suture], puis il l'a menotté en utilisant les menottes du jeune surveillant alors que la surveillante était tenue à distance avec le poinçon, de même que d'autres surveillants qui arrivaient en renfort. Il a alors, toujours sous la contrainte, emmené les deux personnels pénitentiaires dans sa cellule, en a délesté un de son gilet pare-lame qu'il a enfilé pour se prémunir de toute intervention. Puis il leur a pris leur talkie-walkie et les clefs de cellules alentour. Il en a ouvert deux, mais les détenus ont pris fait et cause pour les surveillants. Sofiane Rasmouk a alors remis son poinçon aux surveillants, tout en affirmant qu'il avait d'autres armes." C'est finalement la négociation menée par les négociateurs du RAID qui a permis une issue heureuse à cet événement. La surveillante s'est vu prescrire trois jours d'ITT, le jeune stagiaire six jours, et une expertise ophtalmologique doit prochainement être pratiquée pour contrôler sa vision. "On a cru notre dernière heure arrivée", ont témoigné les deux professionnels au procureur.
Le casier judiciaire de Sofiane Rasmouk fait état de 24 condamnations, dont neuf pour violences ou menaces envers du personnel pénitentiaire. Condamné à perpétuité par le parquet des Yvelines en 2017, il devra répondre de cette prise d'otages devant le tribunal correctionnel d'Alençon, à l'automne 2022.
Ecoutez ici le Procureur François Coudert:
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