C'est ce mardi 5 octobre qu'est rendu public le rapport Sauvé, faisant suite au travail de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase). Deux ans et demi d'auditions, menées notamment auprès des victimes, pour faire la lumière sur les faits et comprendre comment ils ont pu avoir lieu.
Entretien avec Monseigneur Dominique Lebrun, l'archevêque de Rouen, avant la publication de ce rapport. En mars dernier, il annonçait notamment que 45 victimes de ces abus sexuels avaient été recensées dans son diocèse depuis 1970.
Comment vont se concrétiser les conclusions du rapport dans la vie de l'Église ?
"Nous prendrons de nouvelles mesures. Déjà, un certain nombre de dispositions ont été prises dans le domaine de la prévention, de la formation des futurs prêtres et des prêtres actuels. Comme dans le diocèse, nous sommes sur un processus qui a commencé l'été dernier, nous avons eu deux jours de sessions sur la relation à l'autre, les phénomènes d'emprise et les dérives qui peuvent conduire à des abus. Ces mesures que nous avons déjà prises, la Ciase va les évaluer, c'est ce que nous avons d'ailleurs demandé et, à partir de leurs préconisations, on va rectifier, amplifier, corriger ce que nous avons déjà mis en place."
Comment l'Église traverse-t-elle cette période de révélations sur les abus sexuels ?
"C'est nécessaire, nous devons cela aux victimes d'abord. Il n'est plus question de cacher. J'ai collaboré à ce rapport le mieux que j'ai pu et j'ai bien vu que les choses ont évolué depuis les années 50. Ce que j'ai compris, c'est que l'on n'avait pas conscience du tout du mal que cela pouvait produire en profondeur. On savait que c'était mal pour un prêtre, alors on s'occupait de lui et c'était tout."
Mgr Dominique Lebrun
"Puis, dans les années 70-90, les choses ont été un peu différentes, avec une prise de conscience du mal fait aux victimes, mais à ce moment-là, on a mal réagi puisque l'on a commencé à déplacer les prêtres ou en cachant. Puis, à partir des années 2000, on comprend qu'il y a un mal fait aux victimes et qu'il faut sanctionner les prêtres."
Quelle sera la suite pour l'écoute des victimes d'abus sexuels ?
"La présentation de ce rapport est une étape, il va falloir continuer. Un dispositif d'écoute national est mis en place à travers une association de professionnels qui s'appelle France Victimes. Dans le diocèse, la cellule d'écoute continue, nous resterons à disposition jusqu'à épuisement d'une certaine manière. J'espère qu'un jour, on pourra dire que nous n'avons plus de victimes à écouter."
Mgr Dominique Lebrun
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Bonjour,
Il est temps de faire quelque chose, et de ne plus déplacer de lieu de culte, les personnes concernés.
Si le mariage était autorisé, comme beaucoup de religion. Cela diminuerait cet état de fait malheureux, et inadmissible...
Cordialement