S'il y a bien une résidence universitaire emblématique au Havre, c'est l'A Dock. Une centaine de conteneurs reconvertis en 2010 en cité U, à deux pas du port. Elle est gérée par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), comme 1 148 logements étudiants dans la cité Océane. Insuffisant pour répondre à l'ensemble des besoins, qui augmentent chaque année. "Je reçois entre 600 et 700 demandes par an, un chiffre qui était en hausse avant la Covid", confirme Gwenaëlle Gallo, responsable qualité logement pour l'Association havraise pour le logement étudiant (Ahloet). Pilotée par Le Havre Seine Métropole et les établissements d'enseignement supérieur, elle permet de mettre en relation étudiants et propriétaires privés. Pour 25 € par an, ces derniers peuvent voir leur logement recensé sur le site de l'Ahloet, à condition qu'il soit salubre. "Je le visite systématiquement et j'indique s'il y a nécessité d'effectuer des rénovations", précise Gwénaëlle Gallo, qui peut proposer 200 à 300 lits chaque jour, pendant l'été. À la rentrée, cela se complique, surtout pour les petits budgets : "Trouver des logements à moins de 300 € par mois, c'est quasi mission impossible." Kaba Sangaré et Fatimat Alausa y ont été confrontés. Ces deux étudiants étrangers ont finalement opté pour une "kaps", une colocation solidaire, proposée par l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), implantée depuis trois ans au Havre. Elle possède cinq kaps, soit quatorze places, pour 200 demandes chaque année. En échange d'un loyer modéré, les colocs consacrent six heures par semaine à des projets associatifs. "C'est prioritairement le logement que nous cherchons, mais cela permet aussi d'apprendre à aller au contact des gens", estime Kaba Sangaré, qui paye 233 € de loyer par mois pour un appartement de 70 m2 dans le quartier des Docks, mis à disposition en partenariat avec le bailleur social Logeo Seine.
Danton et Saint-François les plus prisés
Affiché comme le nouveau quartier étudiant par la ville, il reste aujourd'hui encore largement devancé par Danton et Saint-François. "Les investisseurs trouvent plus de rentabilité dans l'ancien, sur des petites surfaces", analyse un notaire de la ville, selon qui l'immobilier havrais a pris 15 à 20 % de valeur ces 18 derniers mois. "On voit de plus en plus d'acheteurs non havrais qui mixent studio étudiant et location saisonnière l'été." Sans connaître de forte pression, le marché de la location étudiante est "en évolution", selon le notaire : "L'image de la ville a beaucoup changé. Il y a dix ans, on ne savait pas qu'il y avait une fac au Havre."
Perspective de la future résidence étudiante qui verra le jour à la rentrée 2022, face aux Docks Vauban, en entrée de ville. - Spirit
Ce nouveau statut de ville étudiante a convaincu le groupe immobilier Spirit d'investir. Son projet, baptisé Quai en Seine, prévoit l'implantation d'une résidence de tourisme d'affaires, d'un immeuble de bureaux et d'une résidence étudiante gérée par Odalys, face aux Docks Vauban. "Un emplacement prime, contre la gare et en entrée de ville", résume Rodolphe L'Hotellier, directeur des grands projets chez Spirit. La résidence comprendra 169 chambres tout équipées en face des grandes écoles. "Il y a notamment des étudiants asiatiques chez Sciences Po, loin de chez eux, dont les parents ont besoin d'être rassurés avec un logement proche du campus et sécurisé." Livraison à la rentrée 2022.
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