Le maire de Oissel, Stéphane Barré, tombe des nues. Mardi 21 septembre, une délibération de dernière minute a été ajoutée à l'ordre du jour du conseil métropolitain du lundi suivant, sur la désignation d'une aire de grand passage pour les gens du voyage. Elle prévoit de "retenir le terrain de la Briqueterie à Oissel pour y implanter l'aire de grand passage de 4 ha de la Métropole Rouen Normandie (MRN)", une obligation légale à laquelle la MRN doit se conformer. Cette délibération a pris de court le maire, alors que quatre villes étaient encore évoquées la veille pour accueillir cet équipement.
"Il n'y a pas eu de concertation et pas d'études dignes de ce nom", dénonce l'édile communiste, qui insiste sur le fait que sa ville a déjà un terrain de 24 places permanentes pour les gens du voyage, soit le plus important de la métropole en proportion rapportée à la population municipale. D'ailleurs, "ce n'est pas le procès des gens du voyage", insiste le maire, qui estime que Oissel a déjà pris sa part pour favoriser la mixité sociale.
"Une décision précipitée et arbitraire"
"On a 49 % de logements sociaux, un centre qui accueille de la résidence sociale d'urgence, un Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) pour les réfugiés politiques et aussi un centre de rétention… Il faut un juste équilibrage politique d'harmonisation puisqu'on nous parle du principe de rééquilibrage et de mixité sociale", insiste Stéphane Barré.
Stéphane Barré 1
"La décision est pour le moins précipitée et arbitraire", abonde le député communiste Hubert Wulfranc, venu en soutien au même titre que Joachim Moyse, vice-président de la MRN en charge du Logement et de l'Habitat, qui témoigne de son "incompréhension et de sa déception".
Se pose aussi la question de la pertinence du terrain choisi, dont le périmètre reste encore flou, puisque la zone d'étude se situe sur 11 hectares pour une aire qui doit en faire 4. "Il y aura de gros aménagements de terrassement à faire [...], il y a un site archéologique, deux sites de captage d'eau et puis il y a une question sanitaire et de dignité : comment peut-on mettre une aire de passage entre une autoroute et une bretelle d'accès ? Cela montre l'importance qu'on attache aux gens du voyage en les mettant à cet endroit", s'insurge Stéphane Barré.
Stéphane Barré 2
Le président de la Métropole Rouen Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, n'a pas souhaité en dire davantage sur la question, attendant le débat prévu lors du conseil métropolitain du lundi 27 septembre. Le groupe Métropole en commun des communistes et apparentés votera en tout cas contre la délibération, sans toutefois nourrir de grands espoirs sur l'issue du vote.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.