Il y a les beaux moments et les travers, bien sûr. Mais quand il parle des Hauts de Rouen et plus particulièrement de son quartier, Samy Bouguern conserve une indéfectible tendresse. Lui, l'enfant de la Grand Mare, qui a coiffé il y a deux ans, en plus de ses autres casquettes, celle de président du Rouen Sapins FC, le club de football du quartier. Ici, à proximité des tours, sur un terrain synthétique qui accueille à lui seul plus de 350 licenciés, on apprend à taper dans un ballon. Mais pas que.
Le sport comme garde-fou
"Moi, ce que je recherche, c'est tout le côté socio-éducatif", assène d'entrée Samy Bouguern. La formule est souvent dévoyée, mais l'objectif est clair : "Il n'y en a pas beaucoup qui seront footballeurs, alors que demain, ils seront tous citoyens." Alors, les éducateurs sortent du cadre sportif, pour accompagner les jeunes licenciés. "On est en lien avec les écoles, le collège et les familles. On ne veut pas laisser de trous dans la raquette, on est au courant de ce qui se passe à l'école et à la maison, et on peut prendre des sanctions sportives", explique le dirigeant. Quand le football occupe une place majeure dans la vie de certains jeunes, la possibilité d'être privé de match peut devenir un véritable garde-fou.
"Il y aurait tellement de choses
à faire avec un peu plus d'aide"
Le sport n'est pas du tout le même, mais l'implication est similaire. Quelques centaines de mètres plus loin, le Rouen hockey élite 76 est bien implanté dans le quartier, avec son siège social et une résidence pour plusieurs de ses joueurs. Alors, quand le Fonds de dotation des Dragons cherche des causes à soutenir, la Grand Mare n'est pas oubliée. "Nous ne voulons pas faire de la figuration, mais vraiment participer à la vie du quartier", résume Werner Boucher, le responsable opérationnel du fonds. Concrètement, cela passe par "des invitations distribuées pour les matchs" ou "du financement de matériel sportif au club de foot". Mais cette entité solidaire des Dragons veut elle aussi aller plus loin, avec un projet phare qui devrait porter le nom d'École Jaune et Noir. "Le principe, ce serait de récupérer les enfants après l'école, de fournir un goûter, car on sait que pour certains c'est compliqué, de faire de l'aide aux devoirs avec du personnel spécialisé, puis de les accompagner à leur entraînement de sport", présente Werner Boucher. Développée depuis de longs mois, cette initiative pourrait voir le jour dans l'année à venir, après avoir réglé des soucis "de moyens humains et logistiques".
Le manque de moyen, c'est le revers de la médaille pour Samy Bouguern. Selon lui, la fermeture des centres sociaux et de la MJC du quartier ont reporté toute la responsabilité du lien social sur le tissu associatif. "C'est frustrant car il y aurait tellement de choses à faire avec un peu plus d'aide, notamment pour mieux encadrer les ados", soupire-t-il, avant de conclure sur une note positive : "On arrive à faire des partenariats, notre image est en train de changer, c'est que ça marche !"
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