Silky, le chaton gris souris, s'amuse sur le petit balcon où poussent quelques plants de tomates cerises. Il n'y a guère que lui pour être insouciant dans le petit appartement où vit Angelina Gosselin. Sa maîtresse n'arrive plus à trouver le sommeil, passe des heures la nuit à écouter chez elle le moindre bruit suspect. " J'ai peur en permanence. La seule solution est que je m'en aille d'ici. Il faut que j'arrive à m'en sortir…".
Dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 septembre, son appartement HLM du quartier de la rue Camille Blaisot à Mondeville a été visité sans qu'elle s'en rende compte. Elle dormait profondément " après une grosse journée de travail".
Le ou les malfaiteurs sont sans doute passés par la porte-fenêtre du balcon qu'ils n'ont eu visiblement qu'à pousser un peu pour s'introduire dans le salon-salle à manger qui donne accès au vestibule dans l'entrée. Là, sur le meuble, se trouvait le sac à main d'Angelina Gosselin, 32 ans, maman d'un petit Ryan, 11 ans.
"Je me suis mise à crier et à pleurer"
À son réveil, Angelina, aide à domicile chez des particuliers, a cherché partout son sac dans lequel se trouvaient cartes bleues, carnet de chèques, permis de conduire. Il avait disparu. Quand elle a regardé par la fenêtre du premier étage, sa voiture, une Toyota Yaris de couleur noire, avait aussi disparu du parking, envolée. "Je me suis mise à crier, à pleurer. Je n'avais plus rien. Plus de voiture, plus de carnet de chèques, ni de cartes bleues, tous mes papiers. Tout s'écroulait. Je me suis demandé comment j'allais faire pour mon travail…"
C'est la voisine qui a appelé aussitôt la police. "Moi, j'en étais bien incapable, je ne pouvais même plus parler." On retrouvera quelques heures plus tard, sur le parking du collège où son fils est scolarisé en classe de cinquième, l'épave de sa voiture entièrement calcinée. Une enquête a aussitôt été diligentée et la solidarité s'est organisée avec la mairie de Mondeville pour venir en aide à Angelina et son fils. Une cagnotte, lancée par Virginie, l'une de ses amies, a été mise en place sur Internet pour recueillir des fonds.
En attendant les indemnités des assurances, Angelina, qui ne roule pas sur l'or, a besoin d'acheter une voiture pour son travail : chaque semaine, elle intervient pour ACM Services dans treize logements de l'agglomération. Elle fait le ménage, assure l'entretien, prépare les repas. De grosses journées de travail, "mais j'aime beaucoup cela. Et ma responsable est vraiment fantastique. C'est une personne qui m'aide beaucoup." Elle touche un peu plus de 1 200 € net par mois, "mais je ne me plains pas. Je ne suis pas malheureuse, je fais juste attention aux dépenses pour pouvoir faire plaisir un peu à mon garçon."
"Cet amour dont je n'ai pas l'habitude…"
La jeune femme aux yeux bleu-gris cachés derrière de grandes lunettes n'avait vraiment pas besoin de cela dans sa vie déjà très douloureuse. À 19 ans, elle a perdu son père, avec qui elle vivait depuis l'adolescence, dans l'appartement qu'elle occupe encore aujourd'hui. Ce logement, c'est celui des malheurs à répétition. "Papa y est mort. On vivait ici tous les deux." Didier, victime d'une hépatite C contractée à l'hôpital, était très diminué. Il s'en est allé en 2008, il n'avait pas 50 ans. "Mon père, c'était tout pour moi. Le jour de sa mort, j'ai eu comme un pressentiment. Je l'avais appelé 64 fois au téléphone pour savoir s'il allait bien. D'habitude, il me répondait aussitôt, là plus rien du tout. Je me suis doutée qu'il se passait quelque chose. C'était un père très attentif et en même temps très exigeant."
Aujourd'hui, dans son malheur, Angelina retrouve un peu de baume au cœur : "Je suis très touchée par toute l'affection qu'on me porte, les voisins, les amis, la famille… Tout le monde m'entoure et m'aide énormément. Je n'avais pas l'habitude de recevoir autant d'amour."
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