"Chacun a trouvé des toiles qui ont pu l'intéresser et d'autres moins." Laurence Renou l'avoue facilement : elle-même n'a pas adhéré à l'ensemble des œuvres proposées pendant sept ans d'expositions au Panorama XXL. Mais la vice-présidente en charge de la culture à la Métropole, qui n'oublie pas de glisser que toutes les décisions avaient été prises lors de la mandature précédente, assure que l'équipement "a eu sa pertinence, qu'il a dit des choses et qu'on ne peut pas en tirer que du négatif". Même s'il est temps "de passer à autre chose".
Catherine Morin-Desailly, sénatrice rouennaise impliquée dans les commissions culturelles et ancienne adjointe à la culture à la Ville, est beaucoup plus critique envers "ce projet culturel qui ne correspondait pas aux besoins du territoire en termes d'art plastique". La sénatrice centriste croit même savoir que "la communauté culturelle locale a été heurtée que cet équipement ne profite qu'à un artiste extérieur au territoire". Une vision partagée par Marine Caron, actuelle conseillère d'opposition, qui regrette qu'une telle visibilité "n'a profité qu'à un seul artiste". Pour appuyer son propos, Catherine Morin-Desailly pointe ouvertement des œuvres "qui n'ont aucun rapport avec Rouen" ou, pire, "des erreurs historiques flagrantes dans la toile sur Jeanne d'Arc". Farouchement opposée au Panorama, elle avait joint le geste à la parole en boycottant ouvertement le vernissage de l'une des toiles.
"C'est une vraie expérience sensorielle, il y a un sentiment d'immersion"
Jonas Haddad, lui aussi dans le camp des opposants, avoue "avoir eu la curiosité" d'aller voir le résultat par lui-même, mais il résume assez facilement son sentiment : "Ce n'est pas inintéressant, mais par rapport à ce que ça représente comme coût, c'est disproportionné."
Des avis divergents
Face à ces arguments, la version officielle de la Métropole, portée par la voix de Laurence Renou, est beaucoup plus mesurée. Pour elle, le Panorama XXL a permis de consommer l'art d'une façon tout à fait différente, en proposant "une plongée dans un autre monde et une vraie expérience sensorielle. Il y a un sentiment d'immersion, sans forcément qu'il y ait besoin de beaucoup de paroles. Je pense que c'est ce qui a plu aux gens". Entre deux rais de lumière rouge ou bleue, c'est effectivement ce qui a séduit Andréa Pélard face à l'interprétation de Yadegar Asisi de La cathédrale de Monet : "On a l'impression de voir défiler les différentes heures du jour et de la nuit. On se sent presque revenu à cette époque." Loïc Druet, lui, n'a pas été transporté par son immersion dans le grand cylindre bleu : "Honnêtement, j'étais sceptique avant de venir, mais je voulais venir voir ce que ça donnait. Là, ça confirme mes doutes. Je ne trouve pas ça transcendant." Ces deux avis pris au hasard prouvent bien que, comme toute forme d'art, les toiles géantes ont eu le mérite d'ouvrir le débat. Mais après tout, les goûts et les couleurs…
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