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Afghanistan: un autre vol d'évacuation doit partir vendredi de Kaboul

France-Monde. Un nouveau vol destiné à évacuer des étrangers et des Afghans voulant fuir le pays doit quitter vendredi Kaboul, où les talibans consolident leur emprise à la veille du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre qui avaient précipité la fin de leur première expérience au pouvoir.

Afghanistan: un autre vol d'évacuation doit partir vendredi de Kaboul
Des combattants talibans passent près d'un avion de Qatar Airways qui doit effectuer un nouveau vol d'évacuation depuis l'aéroport de Kaboul le 10 septembre 2021 - WAKIL KOHSAR [AFP]

Un vol passager international avait déjà quitté Kaboul jeudi, pour la première fois depuis la fin du retrait des forces américaines et de l'Otan le 30 août, à l'issue de deux semaines très chaotiques à l'aéroport de la capitale afghane.

Le départ prévu d'un deuxième vol d'évacuation vendredi vers le Qatar montre que l'aéroport, qui avait été saccagé fin août, est proche de pouvoir rouvrir aux vols commerciaux, grâce en particulier aux efforts des Qataris.

Le vol Qatar Airways à destination de Doha jeudi comprenait une centaine de personnes, dont 10 Américains et 11 résidents permanents aux États-Unis, 43 Canadiens et 13 Néerlandais.

L'annonce de la reprise des vols a attiré vendredi quelques Afghans aux abords de l'aéroport. Une femme, avec des enfants portant chacun un sac à dos, a plaidé avec des talibans pour qu'ils la laissent entrer dans l'enceinte. "Si je ne pas partir, tuez-moi juste", leur a-t-elle dit, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Elle dit: +Tuez-moi+, mais je suis un taliban, je ne tue pas les gens, je ne suis pas là pour ça", a réagi un capitaine taliban. "Je ne comprends pas ces gens (...) Pourquoi ne restent-ils pas ici et ne travaillent-ils pas? (...) C'est une situation de fous".

Des milliers d'Afghans, effrayés par le retour des talibans ou en quête d'une vie meilleure en Occident, s'étaient massés après la mi-août autour de l'aéroport dans l'espoir de monter à bord de l'un des vols du gigantesque pont aérien organisé par les États-Unis et d'autres pays, qui a permis d'évacuer plus de 123.000 personnes.

Les évacuations s'étaient déroulées dans une confusion extrême et avaient été marquées par un attentat sanglant, revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait plus d'une centaine de morts, dont 13 soldats américains.

'Flexibilité' talibane

Parmi les passagers du vol de jeudi, un Afghan-Américain a expliqué à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, avoir essayé de partir avec sa famille fin août. En vain.

"Ce sont des émotions mitigées parce que je laisse ma mère et mes frères ici, et ils ne se sentent pas non plus en sécurité", a raconté ce père de famille. Mais pour lui, sa femme et leur quatre enfants, "c'est très émouvant de partir", a-t-il admis.

Ned Price, porte-parole du Département d'État, a expliqué que les Etats-Unis aimeraient "voir plus de vols de cette nature", après avoir dû laisser derrière eux nombre d'Afghans ayant travaillé pour Washington ces deux dernières décennies.

La Maison Blanche a reconnu jeudi que les talibans avaient "fait preuve de flexibilité" et s'étaient montrés "professionnels" jusqu'ici sur la question.

Les talibans cherchent à consolider leur pouvoir, après la nomination mardi de leur gouvernement. Malgré leurs promesses d'ouverture, celui-ci est surtout composé de cadres ultra-conservateurs, issus de la génération qui avait imposé un régime rigoriste et brutal entre 1996 et 2001, et ne comporte aucune femme.

Alors que la contestation à leur encontre commençait à s'étendre, ils ont interdit provisoirement cette semaine les rassemblements publics. Des manifestations ont en conséquence été annulées jeudi et le calme régnait à Kaboul vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire.

Maintenir le 'dialogue'

L'ONU les a appelés vendredi à "cesser immédiatement" de recourir à la force et à la détention arbitraire contre "ceux qui exercent leur droit de protester pacifiquement et les journalistes qui couvrent ces manifestations".

On ne sait pas si les fondamentalistes talibans marqueront samedi le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, qui précipitèrent la fin de leur premier règne entamé en 1996.

Mais ils l'abordent avec la satisfaction revancharde d'être redevenus les maîtres du pays, après deux décennies d'une rébellion qui aura eu raison de la présence américaine.

Aux États-Unis, le président Joe Biden est attendu samedi matin à New York, au mémorial construit là où s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center.

Une commémoration au goût amer pour les Américains, qui ont perdu 2.500 soldats et dépensé environ 2.000 milliards de dollars en Afghanistan. Pour in fine laisser le pays à ceux qu'ils avaient chassés il y a 20 ans en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prôné jeudi dans un entretien avec l'AFP le maintien du "dialogue" avec les islamistes, pour éviter une "dégringolade économique" avec "des millions de morts" de faim.

Aujourd'hui, 72% de la population afghane vit au-dessous du seuil de pauvreté (avec moins d'un dollar par jour) et ce taux pourrait passer à 97% d'ici au milieu de l'année prochaine, selon le Programme de développement des Nations unies (PNUD).

L'émissaire de l'ONU en Afghanistan, Deborah Lyons, a affirmé jeudi devant le Conseil de sécurité qu'il y avait des "allégations crédibles" que les talibans ont assassiné d'ex-membres des forces de sécurité depuis leur retour au pouvoir le 15 août, malgré leur promesse d'amnistie.

Elle a néanmoins appelé la communauté internationale à maintenir les flux d'aide vers l'Afghanistan, pour éviter que l'économie du pays ne s'effondre.

bur-je-emd-cyb/at

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