Le 11 septembre 2001, un jour qui a marqué à vie Catherine Desquesnes. Elle a démarré chez Moulinex à 18 ans, dans l'entrepôt de Cormelles-le-Royal, en septembre 1973. "C'était mon premier travail, je venais de sortir de l'école. Ma mère y travaillait et elle m'a inscrite. Le soir de ma première journée, je ne voulais pas y retourner", rembobine celle qui a finalement fait carrière pendant trente ans sur les usines de production et dans les bureaux. "Le matin, on nous a dit de ranger nos bureaux puis de rentrer chez nous, qu'on nous rappellerait, témoigne-t-elle. Ça n'a jamais été le cas. Je n'y ai jamais remis les pieds." Du jour au lendemain, elle a perdu son travail. L'entreprise déposait le bilan. "Je n'ai pas vraiment réalisé. J'étais sûre d'y retourner. J'ai ressenti beaucoup de haine."
Le témoignage de Catherine Desquesnes, ex-salariée
"Il y avait beaucoup de personnes qui ne savaient ni lire ni écrire chez Moulinex. Elles étaient perdues", souligne-t-elle, encore sous l'émotion. Elle qui s'estime chanceuse, "mon mari travaillait à l'extérieur", a très vite rebondi. Elle a créé son entreprise de brocante à l'âge de 48 ans.
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"Je ne voulais pas tomber dans le chaos." Moulinex fait encore partie d'elle. "Je fais de la marche avec une ancienne ouvrière. On en parle souvent. Je n'habite pas loin de l'usine. Quand on passe devant le site, on se remémore les bons et les mauvais moments."
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