Ville ouvrière et toujours communiste, la grande sœur de Petit-Couronne, sensible au naufrage de la raffinerie Petroplus toute proche, se bat depuis des années pour concilier industrie lourde, activités portuaires et cadre de vie agréable. Illustration parfaite en juin 2011 lorsque les marais de l’Aulnay, où le port de Rouen avait entreposé ses sédiments de dragage durant des décennies, ont retrouvé crapauds et roseaux après plusieurs mois de travaux de “revitalisation”.
Site portuaire majeur
Grand-Couronne est un patchwork composé à 50 % d’espaces forestiers. Prenez un peu de hauteur depuis les côteaux et vous découvrez un enchaînement net de grues à conteneurs, de cheminées d’usines, de maisons en brique ou de pavillons et d’immeubles HLM, bordé à l’est par les arbres. Enfin, sur le plateau, se cache une oasis en plein cœur de la forêt domaniale de la Londe Rouvray : le hameau des Essarts, 2 500 habitants, ses pavillons proprets, ses quelques commerces et ses airs de campagne. Il est le “quartier” le plus prisé. C’est ici que 120 logements “écologiques” verront le jour à partir de 2013.
Mais fermons-là cette parenthèse verte. Car Grand-Couronne demeure avant tout une ville portuaire, historiquement tournée vers la Seine. Maire depuis 1995, Patrice Dupray (PCF) a d’ailleurs fait de la lutte contre les nuisances du port et des industries ses priorités. “Contrairement à ce qu’elles ont pu être par le passé, nos relations avec le Grand port maritime de Rouen (GPMR) sont excellentes”, affirme-t-il. “Sur les dossiers du marais de l’Aulnay, du bruit ou des poussières (excepté les poussière dits blanches, encore problématiques), le port nous a écoutés et a agi. Aujourd’hui, il prend en compte notre charte environnementale, plus exigeante que ce que la loi impose !”.
Il faut dire que le Grand port a tout intérêt à veiller au bien-être de Grand-Couronne, puisque c’est là que transitent chaque année 5,3 millions de tonnes de marchandise, faisant du site le deuxième le plus important après le terminal de Port Jérôme-Radicatel. “Grand-Couronne, c’est la porte d’entrée maritime de Rouen”, résume Patrice Dupray. Autour, quelques poids lourds de l’industrie, comme Saipol ou la papeterie UPM Chapelle d’Arblay, des transports (Lohéac) ou de la logistique (Rouen Vallée de Seine Logistique), font de ces bords de Seine une des zones les plus actives de l’agglomération. A tel point que, dans les prochains mois, de nouveaux projets devraient voir le jour sur cette large bande de terre entre fleuve et ville : suite et fin de la rénovation du boulevard maritime, création d’une zone d’activité logistique, nouvel espace de réparation de conteneurs ou encore projet industriel sur le vieux quai de la papeterie. Et à chaque fois, le GPMR prend soin d’associer la municipalité. La force d’une ville-port.
Thomas Blachère
Le centre-ville va changer de visage
Après plusieurs années d’investissements ayant creusé l’endettement, la municipalité de Grand-Couronne entend désormais miser “davantage sur le qualitatif que sur le quantitatif”. Fini donc, pour un temps, les grands chantiers. Les prochaines opérations marquantes seront plus “douces”. Au programme : réhabilitation des groupes scolaires Brossolette et Picasso et aménagement du centre-ville.
Pour cette dernière, la Ville va consacrer environ 1,5 million d’euros. Les travaux devraient être lancés courant mai. “Le cœur de ville est presque identique à ce qu’il était après-guerre, un peu vieillot et ne respectant pas les règles d’accessibilité”, note Patrice Dupray. Le sens de circulation sera simplifié, des petits parkings, un éclairage public moderne et plus économe et des aménagements paysagers verront le jour. L’objectif : valoriser un centre-ville non dénué de charme et favoriser le maintien des petits commerces.
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Repères
Racines. Le nom “Couronne” provient du scandinave Corholm. Holm signifiait “île” ou “presqu’île”. Les Vikings s’y seraient installés à partir du IXe siècle.
Démographie. Avec l’industrialisation, la population de la ville a plus que doublé après-guerre. Aujourd’hui, Grand-Couronne compte un peu plus de 9 500 habitants.
Rouen-Elbeuf. Tournée vers Rouen, la commune est aussi très liée à Elbeuf, d’où est originaire une grande partie des ouvriers venus pour travailler au cours du XXe siècle.
Musique. Richement dotée en équipements publics, Grand-Couronne possède le deuxième conservatoire-école de musique de l’agglomération. Il compte 900 élèves.
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