Des peines d'amendes ont été requises à l'encontre de cinq policiers jugés vendredi 3 septembre à Évreux pour des propos racistes à l'égard d'un ex-collègue noir dans un groupe de discussion WhatsApp, en 2019. Ces policiers comparaissaient devant le tribunal de police d'Évreux pour "des faits d'injures non publiques à caractère raciste".
Les cinq prévenus reconnaissent les faits
L'affaire avait débuté après la plainte à Rouen, en décembre 2019, d'un policier noir affecté à l'Unité d'assistance administrative et judiciaire contre six de ses collègues. Il avait découvert qu'il était la cible de propos racistes sur WhatsApp.
Sur messagerie, les policiers l'avaient à de nombreuses reprises traité de "nègre" faisant "n'importe quoi parce que c'est un noir". Parties civiles, SOS Racisme et le MRAP, ont demandé chacun un euro symbolique. La décision a été mise en délibéré au 5 novembre. Devant le tribunal, les cinq prévenus ont reconnu les propos qui leur étaient attribués. "Il y a des communautés qui n'aiment pas ce que je représente, le mâle blanc, et j'applique une forme de réciprocité", s'est justifié l'un des prévenus considéré comme "l'idéologue" par le parquet. "Je suis un gros nounours un peu réac sur certaines choses. Je regrette d'avoir fait le concours (de policier)", a-t-il dit. "Peut-être que dans la police il règne un racisme ambiant", s'est interrogé un autre prévenu.
Le procureur a requis des amendes allant jusqu'à 1 000 euros ferme. Évoquant une "procédure atypique" avec "des propos à caractère raciste particulièrement immondes", le parquet a rappelé que "le policier doit être le garant des valeurs de l'Etat de droit, notamment l'égalité des citoyens", soulignant qu'il n'était "aucunement question de faire le procès de la police".
"On n'a pas le droit d'avoir ce genre d'idées quand on est au service de notre nation et de ses valeurs, a rappelé Me Marc François pour SOS Racisme. Les mots blessent, parfois ils tuent, pour le principe il faut que vous entriez en voie de condamnation."
"Un bon tiers de ces échanges sont insupportables à lire", a souligné Yaël Godefroy, avocate du plaignant qui "veut ouvrir une réflexion sur le racisme dans la police et plus largement dans la société".
Me Marie-Perrine Philippe, avocate du principal mis en cause, a fait valoir que son client "n'était pas tout seul", qu'il "fait partie de ces hommes pris dans le mouvement, avec des idées qui ont pu dépasser leurs pensées profondes" et "qu'il regrette tous les propos qu'il a prononcés".
Avec AFP
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