Avec la crise, on n’a jamais autant parlé d’économie. Que constatez-vous sur le terrain ?
“Tout le monde en parle, mais ce sont les chefs d’entreprise qui font l’économie, qui mouillent le maillot. Les politiques, eux, ont peur de l’économie, mais en ont besoin pour créer de la valeur ajoutée et augmenter les recettes de leurs collectivités. Si on ne vient pas changer les règles toutes les deux minutes, les chefs d’entreprise seraient les plus heureux du monde.”
L’Axe Seine est dans toutes les bouches. Qu’est-ce qu’il vous évoque ?
“La force de l’Axe Seine, c’est la possibilité de la richesse, grâce à son industrie issue des investissements de nos anciens, qui ont débuté dans l’agriculture, avant de développer le textile puis l’automobile, la pétrochimie ou la chimie fine. C’étaient des hommes de terrain et de terroir. Historiquement, l’activité économique s’est créée autour des fleuves et c’est là que les premières chambres de commerce ont vu le jour, comme à Rouen en 1703. Il y a là une logique géographique évidente. La Haute-Normandie est la 4e région industrielle de France, la première étant l’Ile-de-France. Utiliser la Seine est donc naturel !”
Mais pourquoi redevient-elle à la mode ?
“Nos politiques ont besoin de se rassurer par rapport à l’économie. J’ai entendu ces dernières années que l’industrie devait se faire au Havre et le tertiaire supérieur à Rouen. C’est une belle ânerie ! On ne peut pas faire de recherche sans application industrielle.”
Sommes-nous à un tournant ?
“Oui, nous sommes en face d’une mutation industrielle et économique puissante. Nous avons l’avantage d’avoir trois ports - Paris, Rouen et Le Havre - et des millions de consommateurs à proximité. Rouen est la métropole au coeur de cet Axe Seine qui est lui-même la porte Ouest de l’Europe. Autrefois, on l’appelait la Basse-Seine et les investisseurs étrangers, à l’image de Lubrizol ou Lincoln Electric, venaient miser sur ce bassin d’emploi. Il y a des territoires faits pour l’industrie. C’est le destin du nôtre.”
L’industrie est au cœur des discours de la campagne présidentielle. C’est une bonne nouvelle ?
“J’en suis ravi, mais ça me fait sourire car, nous, nous nous battons pour l’industrie depuis dix ans. Aujourd’hui, sachons faire venir ici de nouvelles usines. Il y a 97 usines classées Seveso en Normandie. Elles ont investi des millions dans la gestion des risques. Eh bien, nous pouvons en faire venir de nouvelles ! Produisons, transformons, inventons, servons-nous des pôles de compétitivité et des filières présentes !”
Propos recueillis par Thomas Blachère
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