Accompagnant ce moment historique, des coups de feu ont éclaté à Kaboul, célébrant la prise de contrôle par les talibans de l'aéroport de la capitale afghane. "Nous avons écrit l'Histoire", s'est félicité un responsable taliban après le départ des forces américaines.
"Le dernier avion (de transport militaire) C-17 a décollé de l'aéroport de Kaboul le 30 août" à 19H29 GMT, juste avant minuit à Kaboul, a déclaré le général Kenneth McKenzie qui dirige le commandement central dont dépend l'Afghanistan lors d'une conférence de presse à Washington.
Le retrait militaire de Washington s'est donc achevé 24 heures avant la fin de la journée du 31 août, date butoir fixée par le président Joe Biden pour mettre un terme à la présence des forces armées américaines dans ce pays.
"Si les évacuations militaires sont terminées, la mission diplomatique pour s'assurer que davantage de citoyens américains et d'Afghans éligibles voulant partir, continue", a ajouté le général McKenzie.
Pont aérien géant
Depuis le 14 août, sur une période de 18 jours, les avions des Etats-Unis et de leurs alliés ont évacué par un gigantesque pont aérien plus de 123.000 civils de l'aéroport international Hamid Karzai, a également précisé le général McKenzie.
Ces opérations risquées ont été endeuillées par un attentat-suicide perpétré le 26 août par la branche locale du groupe Etat islamique, qui a fait plus de cent morts dont treize militaires américains.
Les forces américaines étaient entrées en Afghanistan le 7 octobre 2001 pour chasser du pouvoir les talibans, en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11 septembre.
Deux décennies plus tard, les talibans ont profité du retrait américain progressif ces derniers mois et de l'effondrement des forces de sécurité afghanes pour entrer dans Kaboul le 15 août et reprendre le pouvoir, après une offensive militaire éclair non anticipée par Washington.
Le retour des islamistes au pouvoir a obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation depuis l'aéroport de Kaboul leurs ressortissants et des Afghans susceptibles de subir des représailles de la part des talibans, notamment pour avoir travaillé pour les forces étrangères.
Alors que le retrait militaire entamé à la mi-avril s'était déroulé sans anicroche et qu'il ne restait plus qu'un millier de soldats américains à Kaboul en prévision du retrait annoncé le 31 août, le président Joe Biden a dû renvoyer 6.000 soldats dans la capitale afghane pour évacuer les diplomates américains qu'il pensait pouvoir laisser sur place.
La victoire des talibans et la fuite du pays du président Ashraf Ghani ont provoqué la panique à Kaboul. Des milliers d'Afghans ont envahi le tarmac de l'aéroport de Kaboul pour fuir le nouveau régime taliban, certains se sont agrippés follement à des avions militaires en train de décoller, pour tomber dans le vide quelques minutes plus tard.
Le pont aérien a pris de l'ampleur au fil des jours jusqu'à jeudi, lorsqu'un attentat suicide aux abords de l'aéroport, revendiqué par l'État islamique au Khorasan (EI-K), a fait plus d'une centaine de morts, dont les 13 militaires américains.
L'armée américaine, qui a dit avoir déjoué dimanche un attentat à la voiture piégée et contré lundi des tirs de roquettes sur l'aéroport de Kaboul, est restée très discrète sur la fin du retrait, par souci de sécurité.
Mettant un point final à la plus longue guerre de l'Amérique, le dernier appareil américain a décollé avant le lever du jour, loin des caméras.
Les Etats-Unis déplorent 2.456 morts et une facture de 2.313 milliards de dollars en 20 ans, selon une étude de la Brown University. Ils ressortent de cette guerre avec une image encore plus écornée par leur incapacité à prévoir la rapidité de la victoire talibane et par leur gestion des évacuations.
M. Biden a justifié sa décision de retirer les troupes américaines par son refus de faire perdurer plus longtemps cette guerre et par le fait que leur mission avait été accomplie avec la mort de Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines en 2011 au Pakistan.
Les islamistes se sont efforcés depuis leur retour au pouvoir d'afficher une image d'ouverture et de modération qui laisse néanmoins sceptiques de nombreux pays et observateurs.
Lors de leur précédent passage au pouvoir entre 1996 et 2001, ils avaient imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments.
Les islamistes se sont efforcés depuis leur retour au pouvoir d'afficher une image d'ouverture et de modération qui laisse néanmoins sceptiques de nombreux pays et observateurs.
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