Devant un parterre de salariés de la raffinerie, Nicolas Sarkozy, présent officiellement en tant que chef de l'Etat et non candidat à l'élection présidentielle, a confirmé la signature du contrat de "processing" avec Shell évoqué depuis plusieurs jours. D'une durée de six mois, il permettra au site de Petit-Couronne de traiter du brut pour le compte de Shell. Des clauses de performance ont été ajoutées au document.
Pour Laurent Fabius, "tout reste à faire"
"S'il n'y avait pas ce contrat, la raffinerie, c'était fini", a répété Nicolas Sarkozy, qui a toutefois admis qu'il ne s'agit pas "d'une réponse définitive". Sur les 50 millions d'euros nécessaires à la remise en état de la raffinerie, l'Etat versera "les 20 premiers", dix autres millions proviendront de la taxe CO2 et 20 millions de Shell sous forme d'avance de trésorerie.
"Mais il reste la bataille, essentielle, du repreneur", a rappelé le Président de la République, accompagné de François Baroin, ministre de l’économie et des finances. Pour l'heure, malgré "trois ou quatre" candidats potentiels à la reprise, aucun n'a été trouvé. "Nous ne voulons pas reproduire ce qu'il s'est passé, avec un investisseur qui vienne faire un petit tour et qui reparte", a prévenu Nicolas Sarkozy. "On fera plus si c'est un repreneur industriel sérieux qui investisse dans l'entreprise".
Seul élu local d'opposition présent à la table des discussions, Laurent Fabius, député (PS) de Seine-Maritime et président de la Crea, s'est félicité "de ce début de résultat", tout en rappelant que "Nicolas Sarkozy (n'était) jamais venu (dans l'agglomération rouennaise, ndlr) en cinq ans, alors qu'il y a eu 15 000 suppressions d'emploi". "Personne n'est dupe", a-t-il glissé après le discours du président de la République-candidat. Il a regretté "le silence" du président de la République sur la nécessité, selon lui, de mettre en place une protection au niveau européen pour "éviter le dumping". "Tout reste à faire. C'est un premier résultat timide, à confirmer", a-t-il conclu.
Arrivé vers midi, ce vendredi 24 février, à la raffinerie, Nicolas Sarkozy s'est entretenu durant un peu moins d'une heure, à huis clos, avec les représentants des salariés. Dans un premier temps, l'intersyndicale avait refusé de prendre part aux discussions si aucun élu local (d'opposition) n'était autorisé à y participer, comme le souhaitait l'Elysée. Finalement, c'est Laurent Fabius qui a "représenté" la gauche locale. Le maire de Petit-Couronne, Dominique Randon (PS), n'a pas pu assister à la réunion à huis clos. Un refus qu'il a jugé "scandaleux" et "inadmissible".
Thomas Blachère
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