"Mathis a 18 ans aujourd'hui", confie Nathalie Barré, la mère de Mathis Jouanneau. Ce 4 septembre 2021 marque les dix ans de la disparition de ce petit garçon enlevé et séquestré par son père, Sylvain Jouanneau. Depuis ce jour, sa famille, et notamment sa mère, continue son combat pour le retrouver.
Dix ans de recherches, d'enquêtes, mais surtout dix ans d'espoir. "Je suis toujours restée la même depuis qu'il n'est plus là. J'ai une vie complètement classique, sans aucun projet d'avenir, je ne construis rien. Ma vie est basée sur tout ce qui concerne Mathis. Je ne m'imagine même pas me lever un jour et me dire que c'est fichu", expose-t-elle.
L'enquête toujours ouverte
Débutée quelques jours après la disparition de Mathis, l'enquête est toujours ouverte. "Je suis en contact régulier avec les services de police et de justice de Caen, mais aussi de Nanterre, qui continuent les recherches. J'ai même rencontré le directeur de la police judiciaire du ministère de l'Intérieur", détaille Nathalie Barré. Un dossier d'instruction confidentiel, que la mère du jeune Caennais disparu consulte régulièrement. "Aujourd'hui, on n'a rien de concret avec l'enquête. Il faut apprendre le système judiciaire et policier. C'est exaspérant de voir le temps que peut prendre ne serait-ce qu'une demande d'investigation. Cela peut durer six mois", raconte-t-elle. Un parcours du combattant qui a porté ses fruits, puisque Nathalie Barré est partie prenante de l'enquête et connaît parfaitement le dossier. "Je suis très satisfaite du travail de la police. Ils ont toujours été à mon écoute. Je ne veux pas être mise à l'écart et surtout pas être un numéro. Mathis ne doit pas être oublié", alerte la mère du disparu.
En dépit de toutes ces embûches et longues démarches administratives, Nathalie Barré continue son combat sans relâche. "Tant que je n'aurai pas les tenants et aboutissants d'où se trouve mon fils, je ne lâcherai rien. Je crois en toute possibilité à partir du moment où c'est étayé par une enquête de la police judiciaire", affirme-t-elle.
Depuis la disparition de Mathis, plusieurs portraits-robots ont été édités pour aider les recherches et tenter de reproduire son visage au plus proche de la réalité. Une photo réalisée à l'aide d'images de sa mère et de ses deux frères. "Dans ce genre de drame, l'image est indispensable pour l'affichage et les investigations, mais aussi pour moi. Elle m'aide. Je n'aurais pas pu imaginer à quoi il ressemblerait aujourd'hui si je n'avais pas ce portrait vieilli. Il est tel que je me l'imagine", livre Nathalie Barré.
"Quoi qu'il arrive, je le retrouverai"
Chaque date anniversaire de la disparition est l'occasion pour la mère de Mathis Jouanneau de rappeler que son fils est toujours porté disparu. Pour les dix ans, un dispositif va être mis en place, mais pour l'heure, cette dernière reste secrète à ce sujet. "Je l'aime et je ne l'abandonnerai jamais. J'irai jusqu'au bout de l'action que j'ai menée et quoi qu'il arrive, je le retrouverai. C'est ce que je lui dis tout le temps lorsque je lui parle", conclut Nathalie Barré.
Personnes disparues : une association pour aider les familles
L'association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD) s'implante en Normandie. Pascale Bathany, présidente de l'association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD).
Complément d'enquête
"L'ARPD est une association créée en 2003. Elle consiste à aider les familles de personnes qui disparaissent. Elle forme des enquêteurs bénévoles. Les formations sont données par d'anciens policiers. Ils soutiennent les familles dans les recherches. Le but n'est pas d'entraver les enquêtes qui sont déjà en cours. Mais de pallier les lenteurs procédurales. Il peut nous arriver d'avoir accès à des informations que la justice n'aura jamais. Six cents dossiers pris en charge par l'association ont abouti."
Dispositif de recherche
"Nous avons des professionnels qui utilisent des drones et nous pouvons également déployer des équipes canines pour les recherches."
Nouvelle piste normande
"L'association s'implante prochainement en Normandie. Les premiers enquêteurs seront formés en octobre. Ils sont trois à quatre nouveaux adhérents."
Portrait-robot d'un enquêteur
"Il s'agit souvent de policiers ou gendarmes à la retraite, mais pas que. En Normandie, les nouveaux adhérents sont d'anciens enseignants. Les bénévoles peuvent suivre des enquêtes pendant des années. Il faut avoir de l'empathie et de l'écoute pour les familles."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.