"Le contexte est encore particulier, mais globalement, c'est quand même une rentrée plus sereine", explique Sylvain Caron, principal du collège Les Hauts du Saffimbec de Pavilly dans l'agglo de Rouen et représentant SNPDEN-UNSA, en admettant être rassuré par la vaccination. Dans l'académie de Rouen, c'est le niveau 2 du protocole sanitaire qui est en place pour la rentrée. Et il est quasi en tout point semblable à ce qui se pratiquait avant les vacances d'été : port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique à l'entrée des classes et du réfectoire, respect des gestes barrières… C'est ensuite à chaque établissement de s'adapter en fonction des lieux et des moyens. "La restauration se fera par niveau de classe. D'abord les 6e, puis les 5e, etc. J'ai de la chance d'avoir de la place", reprend Sylvain Caron.
Des distinctions pour les cas contacts
"Ce qui nous pose problème, c'est l'éviction et le tri entre les élèves vaccinés et les non vaccinés", lance de son côté Jean-Marc Préel, enseignant au lycée Flaubert de Rouen et responsable de la fédération FO de l'Éducation nationale en Seine-Maritime.
"Il y a une nécessité d'instruire tous les élèves sans
discrimination"
Dès 12 ans, un élève considéré comme cas contact restera en classe s'il est vacciné mais sera renvoyé chez lui s'il ne l'est pas. "Il y a une nécessité d'instruire tous les élèves sans discrimination. Que l'on demande au personnel de faire un tri, ça va créer des tensions énormes que l'on n'accepte pas", lance l'enseignant, qui affirme qu'il ne prendra pas la responsabilité de renvoyer un élève à la maison. Ce sera à la charge de la vie scolaire de gérer ces dossiers. "On va faire un recensement global en début d'année, explique Sylvain Caron. Ce sera un document distribué par les professeurs principaux pour les parents." À eux ensuite de remplir une déclaration sur l'honneur qui indique si leur enfant est ou non vacciné. Si un élève est malade, le CPE de l'établissement va identifier les cas contacts directs, c'est-à-dire en intérieur, alors qu'ils ne portaient pas de masque. "Cela ne devrait concerner que la cantine ou parfois les cours d'EPS", estime Sylvain Caron. Pour les enfants renvoyés chez eux, l'enseignement à distance prendra le relais. "Ce n'est pas tenable, parce que ça veut dire double journée de travail pour les professeurs !", indique Yves Dosdat, professeur de mathématiques au collège Jean-Zay de Sotteville-lès-Rouen et également représentant syndical FO.
Le rectorat, organisant une conférence de presse de rentrée mercredi 1er septembre, ne s'était pas exprimé à l'heure où nous écrivions ces lignes. Le protocole peut en tout cas évoluer, comme l'a rappelé le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Des adaptations qui laissent planer un flou, selon Claire-Marie Feret, professeur de français et co-secrétaire académique Snes-FSU Normandie. "C'est normal que l'on tâtonne, mais je crains que ce flou persiste et que la gestion au cas par cas continue alors qu'il serait possible de cadrer les choses."
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