L'événement, qui en est à sa 15e édition, profite de la fin du mois d'août pour faire se rencontrer de grandes fortunes intéressées par l'art en villégiature sur la Côte d'Azur ou en Provence, des galeries de toute l'Europe, des collectionneurs locaux, des conservateurs de musées ou fondations et des artistes espérant avoir les moyens de continuer à créer.
"Nous mettons vraiment l'accent sur les artistes jeunes et émergents dans une ville-monde, Marseille, qui est comme un atelier géant et attire de plus en plus de créateurs", souligne Véronique Collard Bovy, directrice de Fraeme, l'association co-organisatrice du salon au pôle artistique de la Friche de la Belle-de-Mai.
Les 44 galeries sélectionnées, dans un format volontairement intimiste, sont originaires de 11 pays, de la Russie à la France en passant par la Roumanie ou l'Allemagne, avec cette année un partenariat avec la scène barcelonaise dont la galerie ADN présente des dessins inspirés des luttes sociales de Marinella Senatore.
"Art-o-rama peut servir d'instance de validation pour de jeunes galeries qui accèdent ensuite à un autre niveau de foire après avoir fait des rencontres chez nous", souligne Véronique Collard Bovy.
C'est l'expérience vécue par la galerie Suprainfinit de Bucarest, fondée en 2015 par la jeune Roumaine Suzana Vasilescu. "Nous sommes venus à Art-o-rama en 2019 pour la première fois et nous avons fait beaucoup de rencontres, cela nous a permis ensuite d'être invités à Art Bruxelles et Arco Madrid", explique-t-elle.
Cette année, elle présente à Marseille les orchidées en céramique de Kristin Wenzel. Ces fleurs aux formes suggestives ont inspiré l'artiste allemande durant le confinement, période d'intenses balades dans la nature mais marquée aussi par "l'absence de flirt, de corps qui se mêlent".
Nouveaux prix
Galeriste à Cologne (ouest de l'Allemagne), Philipp von Rosen voit aussi Art-o-rama comme plus accessible que la Fiac de Paris, un des trois plus grandes grandes foires mondiales d'art contemporain avec Frieze à Londres et Art Basel en Suisse.
"Nous pouvons avoir un bel espace d'exposition ici à Marseille. C'est un salon où on trouve des gens intéressés par les concepts de l'art, son sens politique", estime-t-il. Sur son stand, l'artiste espagnole Anna Malagrida a photographié dans une série émouvante les mains des parieurs dans un bar PMU en région parisienne. Pour ces joueurs, le jeu est un espoir d'échapper à la pauvreté, même si, lâche l'un d'eux, "la chance est comme ça, elle va, elle vient".
"Nous venons au salon depuis le début. Il y a des galeristes parisiens que nous connaissons, des artistes émergents, ça se renouvelle à chaque édition et cela nous permet de voir ce qui bouge dans le monde de l'art", confie André Duclos, collectionneur marseillais qui déambule avec sa femme.
Cette année, quatre prix ont été créés. Les collectionneurs privés Benoît Doche de Laquintaine et italiens de la collection Taurisano ainsi que deux entreprises achèteront une des oeuvres exposées. "Nous voulons donner un éclairage à la peinture qui a parfois été un peu oubliée par l'art contemporain", a expliqué à l'AFP Eric Chauveau, dirigeant de Pebeo, fabricant historique de peintures pour l'art qui dote un de ces nouveaux prix, remporté par l'Italienne Bea Bonafini.
"Pour un artiste, surtout en début de carrière, voir une oeuvre acquise, c'est une joie, un signe qui donne confiance", remarque la peintre Codruta Cernea, en visite sur le salon.
Les jeunes artistes locaux bénéficient aussi d'un coup de pouce avec un prix attribué par la région Provence-Alpes Côte d'Azur aux diplômés d'écoles d'art du Sud-Est. La lauréate Flore Saunois bénéficiera notamment d'une aide à la création de 2.000 euros et d'un espace d'exposition lors du prochain salon Art-o-rama.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.