Tout est parti d’une idée révolutionnaire, à la fin des années 80 : au lieu de pratiquer une large ouverture pour opérer, des chirurgiens français ont eu l’idée d’introduire à l’endroit concerné, une caméra et des instruments miniaturisés par de petites ouvertures. Moins mis à mal, le patient se remettait mieux de l’opération. La coeloscopie était née. La technique s’est répandue depuis, mais est longtemps restée absente de la chirurgie thoracique. “En France, la chirurgie thoracique mini invasive est un peu à la traîne, par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis”, constate le professeur Christophe Peillon, chef du service de chirurgie thoracique à l’hôpital Charles Nicolle. Trois centres ont décidé de développer cette technique, dont le CHU Charles Nicolle.
Depuis 2009, à Rouen, la pratique de la chirurgie thoracique mini-invasive s’est intensifiée. Aujourd’hui, le CHU est centre de référence et de formation en la matière.
Pour le patient, le progrès est palpable. Auparavant, pour intervenir le chirurgien pratiquait une thoracotomie : il lui ouvrait le thorax. Après avoir fait une large incision entre deux côtes, il écartait les deux parties pour dégager une ouverture suffisamment grande mais provoquait de ce fait une luxation des muscles. “Les patients souffraient beaucoup après l’intervention. Ils ne pouvaient pas marcher durant plusieurs jours. Avec la chirurgie mini-invasive, dès le lendemain ils sont dans le couloir avec leur kiné !” Et l’on comprend pourquoi. “Notre activité a basculé : désormais 70, voire 80% de nos interventions sont faites par vidéo-thoracoscopie. Aux Etats-Unis, la chirurgie thoracique mini-invasive est devenue aussi un traitement de référence pour les petites tumeurs du poumon.” Sans compter que cette technique plus douce permet d’opérer des patients plus faibles qui n’auraient pu supporter une intervention plus lourde.
(Photo CHU de Rouen Charles-Nicolle)
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