Frédérique, infirmière en réanimation du CHU de Rouen (à gauche), s'est portée volontaire pour rejoindre la Martinique, submergée par l'épidémie de Covid-19.
Comment s'est passée votre arrivée en Martinique ?
On a eu tout de suite un retour des autorités sur ce qu'il se passait, sur le fait que la situation était très alarmante, qu'il y avait une dizaine, une vingtaine de décès par jour, que les équipes étaient totalement épuisées... Ils avaient vraiment besoin de nous pour booster les équipes et les remplacer, parce qu'elles sont vraiment à bout.
Quelle est la situation au CHU de Fort-de-France ?
Par exemple, un matin, en prenant mon quart de travail, il y avait tellement de monde, qu'il y avait dix ou onze camions de pompiers qui attendaient pour rentrer aux urgences. En réanimation, dès qu'il y a un décès, la chambre est faite en moins d'une demi-heure et on a tout de suite une entrée. Les médecins sont réellement obligés de choisir. Au-dessus de 55 ans, les patients ne vont pas en réanimation. Ils vont dans des services de médecine, ils sont sur le ventre avec des masques à oxygène haute concentration, et ça s'arrête là.
Frédérique, infirmière normande en Martinique
Comment vit-on en tant que soignant ces conditions ?
C'est vrai qu'il n'y avait pas une priorisation à ce point au CHU de Rouen. Là, c'est vraiment très compliqué. Des soignants qui étaient à Mulhouse lors de la première vague me disent que c'était moins important que ce qu'il se passe ici. C'est une manière de travailler différente. Je pense que ça va changer ma manière de voir les choses et de travailler. Mais je suis surtout venu pour apporter un soutien.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.