Il est 19 heures et les bénévoles de l'Association d'aide aux sans-abri de Rouen (ASAR) s'activent dans leur petit local, rue de la Cage. Préparer des sacs de vêtements et de nourriture, rassembler les produits d'hygiène… Chaque maraude nécessite une organisation minutieuse.
En parallèle de son activité professionnelle, Clément Michel endosse divers rôles dans l'association depuis sa création en 2016, de la communication au recrutement. Il se charge également de collecter des invendus et de cuisiner les repas qui seront distribués aux bénéficiaires : "C'est un peu compliqué car notre intendante vient de partir à la retraite, et la préparation des maraudes est un travail à plein temps."
"Certains bénéficiaires ne sortent
que l'été"
Depuis le déconfinement, Clément a constaté que les bénévoles se rendaient moins souvent disponibles. "On voit qu'avec la réouverture des commerces, la possibilité de voyager, le soleil et les terrasses qui nous appellent, les gens sont un peu moins mobilisés", explique également Nathan Margot, l'un des maraudeurs qui s'est engagé au début de la crise sanitaire. La même observation est dressée pour la présence d'étudiants volontaires : "On a des étudiants qui donnent de leur temps pendant les vacances, mais c'est moins le cas en ce moment. Ceux qui ne sont pas de Rouen ont sûrement profité de l'été pour partir avec leur famille ou aller travailler plus près de leurs parents." En conséquence, plusieurs maraudes programmées les mercredis et les dimanches sont déclarées en danger : cela signifie que moins de trois bénévoles y sont inscrits. "On n'en veut à personne", assure Clément, résigné.
Si, en cette période estivale, le nombre de bénévoles disponibles diminue à l'ASAR, celui des bénéficiaires est loin de suivre la même courbe. "Certains bénéficiaires ne sortent que l'été. Parfois, ce sont des gens qui ont un logement mais un très faible revenu, et à qui il manque surtout un contact social." Créer du lien social, c'est d'ailleurs l'un des piliers de l'activité de l'ASAR : "On ne veut pas seulement distribuer de la nourriture, on propose aussi un suivi social et administratif", indique Clément. La crise sanitaire a par ailleurs fait apparaître de nouveaux besoins pour ces personnes, ne serait-ce qu'en matière de masques et de gel hydroalcoolique.
L'équipe de l'ASAR est loin de se décourager pour autant, et espère pouvoir étendre davantage son activité. Elle recherche notamment un local dans le centre-ville de Rouen pour accueillir les personnes démunies dans un espace de vie convivial et solidaire.
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