Une simple recherche sur le site web d'une enseigne sportive comme Décathlon suffit à constater la rareté du stock de vélos. La première explication à ce phénomène découle directement de la crise sanitaire : les fournisseurs asiatiques, le groupe Shimano en tête, ont considérablement freiné leur activité au début de la pandémie. "En France et en Europe, on ne produit plus les matières premières comme l'acier ou le caoutchouc pour les pneus… Même les pièces les plus basiques sont produites à l'étranger", explique Antoine Delestre, le patron d'EuroScoot au Petit-Quevilly. La conséquence : des délais considérables annoncés aux clients pour la commande d'une pièce détachée ou d'un vélo, toutes gammes confondues.
Le directeur commercial du magasin Rouen Bike, Patrice Desmeulle, est lui est parvenu à "anticiper" cette pénurie en effectuant plusieurs commandes en amont, "pour toute l'année 2022 et le début de l'année 2023", afin d'échapper aux ruptures de stocks généralisées. "On a dû changer notre façon de travailler, explique Charly Legris, responsable de l'Espace du Cycle à EuroScoot. Avant, on savait qu'on pouvait recevoir une pièce en une semaine, maintenant, on évolue dans une logique d'achat programmé : on commande en sachant que les produits ne sont pas disponibles."
Le vélo, victime de son succès
Une explosion des achats de vélo, c'est ce qu'ont constaté unanimement les professionnels du cycle dès la fin du confinement, en mai 2020. Bien qu'elle ait aggravé la pénurie, cette forte demande a permis aux boutiques Rouen Bike et L'Espace du Cycle de faire grimper leur chiffre d'affaires, et ainsi de compenser les pertes dues aux semaines de fermeture.
"Beaucoup de gens se sont mis au vélo pendant le confinement ou ont voulu s'équiper pour faire des balades en famille par exemple", relate Nicolas Cacheleux, technicien cycle chez Intersport. "Les gens sont plus allés travailler à vélo, ont moins utilisé les transports. Il y a aussi eu un important besoin de prendre l'air. Le vélo plaît !", constate également Patrice Desmeulle.
Autre facteur notable de l'attractivité du vélo : l'aide financière de 50 € mise en place par l'État en mai 2020 pour faire réparer son vélo, qui a impacté l'activité de l'atelier d'Intersport : "En moyenne, on était à deux ou trois réparations de vélos par jour, et à ce moment-là, on en atteignait facilement dix à quinze." Le nombre de cyclistes a donc globalement augmenté à la faveur de la crise, un phénomène moins marquant à Rouen que dans d'autres métropoles comme Grenoble ou Paris, selon Guillaume Grima, de l'association Sabine, qui promeut le cyclisme dans la Ville. Le vélo électrique reste toutefois très prisé pour "franchir les nombreuses pentes de l'agglomération rouennaise".
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