Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime (2e circonscription).
“Je n’ai pas le sentiment d’être malmenée politiquement parce que je suis une femme. Cependant, en avançant, j’ai pris conscience de la difficulté qu’ont les femmes à être représentées. Il faut se battre pour avoir une place lorsque le scrutin est uninominal et ne pas être cantonnée aux seconds rôles. Certains affirment que si les femmes sont peu nombreuses en politique, c’est qu’elles n’ont pas envie de s’engager. C’est faux : les obstacles sont trop nombreux. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures contraignantes pour permettre une meilleure représentation. Nous ne sommes pas au bout de nos peines en matière de parité”.
Catherine Morin-Desailly, conseillère régionale de Haute-Normandie, sénatrice de Seine-Maritime.
“Je n’ai pas rencontré trop de problèmes. Il faut savoir s’imposer sans passer pour quelqu’un de vindicatif. Néanmoins, nous avons toujours besoin d’affirmer que nous sommes là et qu’il faut faire avec nous. Nous ne sommes pas dûment représentées au regard de ce que nous représentons au sein de la population : plus de 50 %. Et je trouve que depuis deux ans, la place de la femme stagne en politique. Les mentalités restent difficiles à faire évoluer. Au niveau de l’exécutif, on ne peut pas parler de parité. Il faut dire qu’on n’offre pas encore le moyen de conjuguer vie familiale et professionnelle”.
Charlotte Lemoine, vice-présidente du Conseil régional.
“J’ai eu la chance de bénéficier de la loi sur la parité pour entrer en politique. J’y ai retrouvé ce que j’avais connu lors de mes études scientifiques : une majorité masculine. Pour moi, la parité est un minimum. Il faut que nous soyons au moins à nombre égal dans les assemblées et instances politiques. C’est comme cela que notre vision des choses pourra peser. Il y a bien sûr une évolution, les gens s’habituent. Ce qu’il faudrait c’est repenser le statut d’élu, pour les hommes comme pour les femmes, pour concilier plus facilement vie familiale et vie politique”.
Pierrette Canu, conseillère générale du canton de Duclair, vice-présidente de la Communauté d’agglomération.
“On n’est pas encore vraiment prêt en France à voir des femmes en politique. On sent une certaine réticence lorsque l’on prend la parole dans les assemblées. Enfin, être une femme en politique n’est pas facile : il faut tout assumer, le rôle d’épouse, de mère avec ses fonctions politiques. C’est dur, mais je continue car j’ai l’impression d’apporter quelque chose. Pour moi, s’engager est d’abord une mission humaine. Si j’ai pu le faire, c’est parce que je suis soutenue par mon mari. Cela permet de conserver un équilibre car on sacrifie forcément quelque chose”.
Valérie Fourneyon, première maire de Rouen
Valérie Fourneyron est la première femme maire de Rouen. Elle est aussi députée de Seine-Maritime (1ere circonscription). “Aujourd’hui, comme dans beaucoup de secteurs, il n’y a pas d’égalité homme-femme à poste égal. En tant que femme, on a l’impression qu’il faut prouver davantage ce que l’on vaut. Pourtant, notre vision est complémentaire de celle des hommes. Bien sûr les mentalités ont beaucoup évolué mais la parité reste un combat quotidien. C’est pourquoi à Rouen, j’ai veillé à composer un conseil constitué à 50 % de femmes.”
Cette décision a profité à des des femmes comme Caroline Dutarte, adjointe au maire et vice présidente du Conseil général. “J’ai bénéficié de la loi sur la parité et j’ai la ‘chance’ d’être une femme à une époque où l’on cherche à les mettre en avant. De ce fait, j’ai sûrement évolué plus vite que certains hommes. Mais je pense qu’être une femme n’est ni un avantage ni un inconvénient : l’important est d’être reconnue sur le terrain.”
Repère
Rouen La Ville applique la parité au pied de la lettre : le conseil municipal, composé de 44 membres, compte 22 femmes dans ses rangs.
Crea Ils sont 120 élus de l’agglomération à siéger au conseil communautaire de la Crea, dont 47 femmes. Ce qui représente un peu plus de 39 % des effectifs.
Département Le conseil général de Seine Maritime se montre le moins bon élève. Sur ses 69 élus, on ne compte que 18 femmes, soit à peine plus de 26 %.
Région Au Conseil régional de Haute-Normandie, ils sont en tout 55 élus à siéger. Là aussi la parité est de mise, puisque l’on dénombre 27 conseillères.
Anne Letouzé
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