Elles attendaient, tranquilles et mystérieuses, dans leur sarcophage de verre du Musée Flaubert à Rouen. Ces deux momies, un homme et une femme, ont été transportées au CHU Charles-Nicolle, le 18 février dernier, afin que soient réalisées sur elles des études radiologiques et des prélèvements. Conservateurs et médecins espèrent ainsi lever ne serait-ce qu’une partie du mystère qui les enveloppe... “La momie de la femme a été achetée en 1912 par le Professeur Brunon, alors directeur de l’école de médecine de Rouen. Mais la seconde n’apparaît qu’en 1947 au détour d’un inventaire du musée. Nous ne savons donc pas d’où elle vient”, note Arlette Dubois, conservatrice du Musée Flaubert. “Elle est très particulière. On a retrouvé sur elle des accessoires inhabituels : des chaussures, un cache-sexe, un chasse-mouche.”
Victime d’un accident
“Nous avons obtenu de très belles images qui nous ont révélé beaucoup de choses sur ces deux momies”, se réjouit le docteur Dacher, chef du service radiologie au CHU de Rouen. “Nous savons de façon sûre désormais que la première momie est celle d’une femme, d’une trentaine d’années qui aurait eu au moins un enfant.” Ces examens au scanner ont confirmé à 100 % l’origine égyptienne de la première momie. Les techniques d’embaumement sont typiques. Les clichés révèlent que le cerveau a été retiré par les voies nasales. Le scanner laisse voir également trois sacs de viscères replacés dans l’abdomen.
“La seconde momie n’est pas égyptienne. L’homme a subi un important traumatisme : les images montrent de multiples fractures.” Les pieds étaient en mauvais état et le thorax écrasé. “Le corps a été très bien reconstitué avant la sépulture.”
Il faudra attendre encore quatre mois avant d’obtenir les résultats des différents prélèvements effectués. Et les réponses à de nombreuses questions.
Anne Letouzé
(Photo CHU de Rouen)
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