Le pays est devenu une plaque tournante du trafic de cigarettes, à destination des pays voisins.
Dans une zone industrielle d'Aartselaar, le long d'une grande artère menant à la ville portuaire d'Anvers, les douaniers ont arrêté 18 hommes lors d'une descente à l'aube dans un atelier clandestin.
Les hommes, originaires d'Ukraine, de Roumanie et de Bulgarie, étaient logés dans un dortoir délabré dans l'entrepôt, travaillant par relais pour sécher le tabac et le faire passer dans des machines à rouler.
Ils ont été emmenés, menottés, au moment où les journalistes arrivaient sur les lieux.
"Cet entrepôt fonctionne 24 heures sur 24, et les ouvriers n'en sortent pas, pour ne pas donner de signe d'activité suspecte au voisinage", a expliqué Florence Angelici, porte-parole du ministère belge des Finances.
"Et donc ils vont dormir, travailler, manger, prendre leur douche sur place, sans sortir pendant des semaines, voire des mois", a-t-elle ajouté.
Un important stock de cigarettes était prêt à partir pour le Royaume-Uni, dans des paquets imitant ceux de grandes marques et affichant les avertissements sanitaires de rigueur dans ce pays.
"Beaucoup d'argent"
Au total quatre sites de production ont été découverts, ainsi que six sites utilisés pour la logistique, pour broyer le tabac ou entreposer le papier à cigarette, les filtres et la colle.
Les ateliers, outre Aartselaar, se trouvaient à Tongeren (est), Eeklo (nord) et Frasnes-lez-Anvaing (ouest), des localisations permettant d'accéder facilement aux marchés britannique, français et néerlandais.
L'ampleur du coup de filet n'était pas encore connue précisément, mais les douaniers estiment avoir mis la main sur des dizaines de millions de cigarettes sous les marques Marlboro, Richmond, Prince et Regina.
Le nombre de sites de production de cigarettes de contrefaçon fermés par les autorités belges s'élève désormais à sept depuis le début de l'année, contre cinq pour toute l'année 2020.
Plus de 400 millions de cigarettes illicites ont été saisies par les douanes belges l'année dernière, contre 110 millions en 2018.
Présent lors de l'opération mercredi, l'administrateur général des douanes belges, Kristian Vanderwaeren, la décrit comme la plus importante jamais menée par son administration.
"La vente au noir (de cigarettes) rapporte beaucoup d'argent, étant donné que les taxes sont très élevées", explique-t-il. Ici "un paquet de cigarettes coûte environ 8 euros, et sur cette somme, six à sept euros sont des accises et de la TVA".
Les paquets de cigarettes de contrebande se vendent 4 à 5 euros.
"Les cigarettes à moitié prix, ce ne sont pas des cigarettes légales, et le produit, que ce soit le tabac ou le filtre, n'est pas conforme aux normes" sanitaires, met en garde M. Vanderwaeren, dont les services travaillent avec ceux d'une vingtaine d'autres pays européens à traquer les réseaux impliqués dans ce commerce illégal.
De plus, les ventes "alimentent des organisations criminelles, qui par la suite utilisent cet argent pour organiser des trafics de femmes, des trafics de drogue", avertit encore le responsable.
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