Elle a plutôt le profil d’une mamie gâteau, la mine bienveillante. A 79 ans, Marie-Jeanne Nouvellon vient, à sa grande surprise, d’atteindre la reconnaissance. Grâce à une exposition “La vie de Suzy B.” visible au Musée National de l’Education qui a accepté il y a sept ans de recevoir sa collection de poupées-figurines en forme de fresque. Le regard d’une femme sur la condition féminine et l’éducation des filles au XXe siècle a donné vie à une collection de 147 pièces, toutes créées artisanalement à partir de laine et de tissus, entre les quatre murs de son petit atelier de Maromme. “C’était en 1975. Dans le magazine “Marie Claire”, je suis tombée sur une poupée à faire en tricot. L’idée m’est venue de lui faire dire quelque chose...”
Bonnes manières
Et c’est ainsi que, de fil en aiguille, Suzy B. a commencé à raconter sa vie. Celle d’une femme qui se veut libre et ne mâche pas ses mots pour porter avec un humour corrosif, un message à la fois social et d’émancipation. Une vie qui croise celle de Marie-Jeanne Nouvellon. “Suzy vient d’une bande dessinée de Martin Branner, Bicot. L’histoire d’un petit garçon très indiscipliné et de sa grande soeur, Suzy, qui changeait de robe à chaque page !” Fascinant pour celle qui, dans les années 40, n’est encore qu’une petite fille, élevée dans le culte des bonnes manières.
Suzy B. est aussi un pont tiré entre les générations. “Il est important de montrer aux jeunes filles comment s’est construite la liberté dont elles jouissent aujourd’hui”, pense Marie-Jeanne Nouvellon qui, après avoir cédé sa collection, n’a pas pour autant lâché la boîte à couture. Et c’est ainsi qu’est née la deuxième vie de Suzy B. Histoire de laisser tout de même quelque chose à ses six petites filles...
Ariane Duclert
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