Au printemps, l'économie a d'abord été freinée par le troisième confinement mais l'activité s'est nettement reprise avec la levée progressive des restrictions sanitaires à partir de la mi-mai.
Cette première estimation publiée vendredi par l'Insee est légèrement supérieure au +0,7% que l'Institut de la statistique anticipait. La Banque de France tablait elle sur un rebond de 1%.
Le PIB "se rapproche de son niveau d'avant-crise", a souligné l'Institut national de la statistique, puisqu'il n'est plus inférieur que de 3,3% à son niveau du quatrième trimestre 2019.
"C'est une performance exceptionnelle de l'économie française", dans une période marquée par un mois de confinement, s'est félicité le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur France inter.
Cela renforce ainsi la prévision de l'Insee, comme du gouvernement, de voir la croissance atteindre 6% cette année, une des plus élevées de la zone euro, et l'économie française retrouver son niveau d'avant-crise dès la fin 2021, après une récession record de 8% l'an dernier.
La France "a encore quelques points de retard (par rapport à l'avant-crise) mais on va plus vite que prévu et ça va nous permettre d'engager maintenant rapidement le troisième temps de notre stratégie économique", avec le futur plan d'investissement, a insisté Bruno Le Maire.
D'autant que l'Insee a légèrement révisé à la hausse l'évolution du PIB au premier trimestre, désormais estimé stable, et non en recul de 0,1%, comme indiqué fin mai.
L'Insee ne se prononce pas à ce stade sur l'impact potentiel de la quatrième vague de l'épidémie que connaît la France cet été du fait de la propagation du variant Delta.
Mais début juillet, il avait considéré que même en cas de résurgence de l'épidémie, le déploiement de la vaccination pourrait empêcher l'imposition de restrictions trop contraignantes pour l'économie.
C'est aussi ce que soutient le gouvernement, Bruno Le Maire ayant estimé dans une récente interview au Journal du dimanche que "le pass sanitaire ne devrait pas affecter le chiffre d'affaires des secteurs concernés", qui continuent d'être aidés par le fonds de solidarité cet été en cas de besoin.
Une réunion est toutefois prévue le 30 août avec les professionnels de la culture, du tourisme, etc, pour faire le point sur d'éventuelles pertes d'activité cet été.
"Revanche des services"
En attendant, au deuxième trimestre, la consommation a accéléré (+0,9% après +0,2% au premier trimestre), en particulier pour les services d'hébergement-restauration et de transports, du fait de la réouverture des bars et restaurants et de la reprise des déplacements.
La consommation reste toutefois "nettement en deçà de son niveau d'avant-crise", précise l'Insee, ayant encore été pénalisée par les fermetures de commerces dits non essentiels, qui ont fait reculer les achats de biens fabriqués.
"C'est la revanche des services", constate Selin Ozyurt, économiste chez l'assureur crédit Euler Hermes, qui tablait elle toutefois sur une croissance supérieure à 1% au deuxième trimestre.
L'investissement des entreprises a aussi fortement accéléré (+1,1% après +0,4%), en particulier dans la construction et les services, dépassant ainsi "largement" son niveau d'avant-crise, un élément encourageant à moyen-terme sur la poursuite de la reprise économique.
Du côté de la production, l'activité des services marchands a fortement accéléré, en particulier dans l'hôtellerie-restauration. La production de biens a rebondi, tandis que la construction poursuit son redressement.
Mais le rattrapage de l'industrie manufacturière est "plus modéré", constate l'Insee.
"C'est peut-être lié aux problèmes de chaines de valeur, de fret maritime, qui ont finalement pesé sur notre industrie", estime Selin Ozyurt.
Le commerce extérieur a lui continué de peser sur la croissance, les importations progressant toujours plus vite que les exportations.
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