Pour les Percherons, ceux qui ont la plus belle morphologie deviennent étalons, pour la reproduction. La mission du centre "est d'en former parmi tous les autres pour qui on peine à trouver des débouchés. On achète chaque année une vingtaine de chevaux que l'on forme durant 6, 9, ou 12 mois. On en possède actuellement 21, qu'on revend ensuite à des communes, à des particuliers, ou à certaines entreprises privées", explique Pascal Bouillé, le coordinateur du centre qui emploie cinq personnes.
Ces chevaux sont alors utilisés pour tracter des carrioles, pour promener des touristes, faire du ramassage scolaire, ou ramasser les ordures ménagères. "On en trouve aussi dans quelques usages agricoles très spécifiques, en vigne ou en maraîchage. Aussi en débardage. Et la garde montée de la gendarmerie s'intéresse aussi à nos Cobs Normands", détaille Pascal Bouillé. La demande est soutenue, les clients peinent à trouver des chevaux qui connaissent déjà leur métier. "On forme les chevaux et, à partir de septembre, on forme aussi leur meneur. Nos chevaux restent généralement un peu partout en France, mais le centre en a désormais placé ailleurs en Europe (Belgique, Hollande, Italie, Allemagne) et il en a même récemment vendu jusqu'en Équateur !", explique fièrement le coordinateur.
Le Pin et la "Route du poisson"
Avant l'invention du train, dès le XIIIe siècle, le poisson qui alimentait Paris venait de la côte la plus proche, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Un trajet qu'il effectuait dans des "ballons de marée", des charrettes tirées par des chevaux de trait. Ceux-ci se relayaient toutes les deux heures pour aller le plus vite possible, en moins de 24 heures pour parcourir 300 km, pour conserver toute la fraîcheur du poisson. Dans les années 1850, le train, plus rapide, a remplacé le cheval. En 1991, la route historique du poisson est devenue une épreuve sportive, une course de chevaux de trait attelés en relais, entre Boulogne-sur-Mer et Paris, qui s'est arrêtée en 2012. Elle devait renaître ce mois-ci sous la forme d'une course de régularité entre Boulogne et Paris, avec aussi des animations comme la traction du flobart, le bateau que les chevaux tiraient sur la plage à son retour de la pêche. L'épreuve très populaire qui porte les valeurs de patrimoine, d'écologie, de sport, de rapport à l'animal, devait traverser une centaine de communes, mais la Covid a contraint ses organisateurs à la reporter en 2022.
"C'est à Paris que l'on devait entrer en jeu", explique le coordinateur du centre de valorisation du Haras du Pin Pascal Bouillé, "pour montrer notre savoir-faire." Le 26 septembre, quatre magnifiques chevaux percherons devaient tirer un grand break de chasse avec équipage en grande tenue rouge des haras nationaux. Un autre attelage de deux cobs normands devait tirer un petit break de chasse. Tous ces chevaux issus du centre de valorisation devaient escorter les vainqueurs de l'édition 2021 de la Route du Poisson à travers Paris, jusqu'au Palais de l'Élysée, pour une livraison symbolique de poisson. Mais avec la Covid, tout est reporté à 2022.
La Normandie à l'Élysée
"Nous étions tous très excités à cette idée", détaille le coordinateur du centre de valorisation. "Ce devait être un super coup de pub, une belle récompense pour toutes les compétences qui sont rassemblées ici de porter les couleurs du Pin jusqu'à l'Élysée." Même si s'il faut désormais attendre une année de plus, "ça va faire du bien aux yeux de voir tout ça et de réaliser que c'est un passé qui n'est pas si lointain". Un coup de projecteur inespéré et une formidable promotion pour le centre de valorisation du Haras du Pin, mais plus globalement pour toute la Normandie !
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