Les vacances scolaires ont démarré officiellement ce mercredi 7 juillet, mais elles ne s'annoncent pas de tout repos pour de nombreux étudiants. Dans des filières, comme le droit ou la psychologie, ils sont des dizaines à avoir décroché leur licence, sauf qu'ils ne trouvent pas de formation pour les accueillir en master.
Mobilisation sur Twitter
En cause, de nouvelles règles de sélection qui s'appliquent avant l'entrée en première année de master et un afflux de candidats. "Ce problème est identifié partout en France", confirme Carole Alexandre, déléguée régionale à l'enseignement supérieur au sein de l'académie de Normandie. Les étudiants font connaître leur situation au public, à travers notamment les réseaux sociaux, comme sur Twitter avec le hashtag #EtudiantsSansMaster.
C'est le cas d'Idris Jaafar, étudiant âgé de 20 ans à l'université de Rouen. Il a décroché sa licence de droit en juin avec 11,8 de moyenne et a réalisé plusieurs stages dans des cabinets d'avocat. Pourtant, malgré 19 candidatures dans des masters à l'université de Rouen et ailleurs en France, il n'est pris nulle part ! "J'ai la détermination de continuer mes études, affirme Idris Jaafar. Malheureusement, on me bloque l'accès au master. Je ne le ressens pas comme de la colère mais comme de la frustration. On se retrouve sans perspective d'avenir."
Ce à quoi l'académie de Normandie répond que, "dans un certain nombre de cas, il s'agit de dossiers moyens, les candidats doivent ouvrir leurs perspectives et de nouvelles envies", précise Carole Alexandre.
Pour elle, cette sélection doit s'opérer afin "d'assurer l'insertion professionnelle des étudiants" après leur master.
Pour Idris Jaafar, pas question de se réorienter : "Je me retrouve vraiment très épanoui dans ce que je fais. Le droit, c'est vraiment devenu ma passion, pour moi, le métier d'avocat ce n'est même pas un rêve, c'est une ambition forte."
160 dossiers en cours en Normandie
Face à cette situation, le jeune Rouennais a saisi l'académie pour se voir proposer une solution. Comme lui, ils sont actuellement plus de 160 à faire appel au service de Carole Alexandre et de son équipe. "Au bout de cinq refus de master, l'étudiant peut nous solliciter. Nous leur faisons des propositions d'admission, mais c'est ensuite à l'université concerné de voir si l'étudiant peut être accepté", précise-t-elle. L'an dernier, 400 dossiers ont été traités, soit le double par rapport à 2019.
La longue quête des étudiants pour un master n'est pas facilitée par des outils informatiques obsolètes. Chaque université utilise son propre système de candidature, sans qu'il n'y ait de plateforme centralisée comme Parcoursup pour les néo-bacheliers. "Beaucoup de dossiers trouvent une issue au mois de septembre", tient à rassurer Carole Alexandre. Idris Jaafar attend encore un retour de quelques masters où il est sur liste d'attente et espère être fixé le plus tôt possible. "On en a bavé depuis un an avec la Covid, avec des visio, des PDF, on a réussi à aller jusqu'au bout et là, ce n'est pas possible", regrette le jeune homme.
Écoutez le reportage de Tendance Ouest :
Le reportage de Gilles Anthoine
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