Ils ont été mobilisés en première ligne, lors de la pandémie de Covid-19. Ils ont été applaudis. Le Ségur de la santé leur a attribué une augmentation mensuelle de 183 euros net depuis septembre 2020. Mais les salariés de l'EHPAD de Sées, géré par la Fondation Anaïs, n'ont toujours rien touché. La Fondation Anaïs gère une petite centaine d'établissements dans l'Orne, mais aussi sur Cherbourg (Manche), Deauville (Calvados), l'Île de France et jusque dans la région de Nantes (Loire-Atlantique), avec quelque 2 000 salariés.
Ils n'ont toujours rien touché du Ségur
Les salariés de l'EHPAD de Sées s'impatientent. Mardi 6 juillet, une quarantaine d'entre eux ont manifesté devant l'établissement "pour alerter la population que la Fondation Anaïs ne joue pas le jeu avec ses salariés". Si l'ARS a versé de l'argent en mars 2021 pour 2020 à Anaïs pour ce Ségur, "on n'en a jamais vu la couleur", explique Christelle Aucours, déléguée CFDT. L'ARS aurait versé pour la période de septembre à décembre 2020, mais pas assez. "On va perdre 58 euros par personne et on dit non, on veut notre dû."
Ecoutez ici Christelle Aucours:
"Sur la période de septembre à décembre, il manque de l'argent pour les salariés", explique le délégué central Jean-Charles Gaillard. "Mais ce n'est pas aux salariés de supporter cela. On est les victimes d'un ping-pong administratif entre l'ARS et la Fondation Anaïs. Et on n'a encore rien touché non plus pour 2021, Anaïs doit actuellement 1 551 euros par salarié bénéficiaire du Ségur."
Ecoutez ici Jean-Charles Gaillard:
"Cet argent, on l'a mérité"
Nelly est aide-soignante dans cet EHPAD. Comme ses collègues, elle attend le paiement de cette somme avec impatience : "On n'a pas des salaires de ministre, on nous l'a promis, on l'a bien mérité, on est parmi les rares EHPAD qui n'ont encore rien touché. On est en juillet 2021 et on n'a toujours rien depuis septembre 2020, on attend avec insistance, on a fait notre travail, on a fait tout ce qu'on a pu pour les résidents, on l'a mérité. On espère que là ; ça va faire un peu évoluer les choses et que ça va enfin se débloquer."
Ecoutez ici Nelly, aide-soignante à l'Ehpad:
Quelques familles de résidents participaient également à cette mobilisation des salariés. Le fait qu'ils ne bénéficient pas encore du Ségur fragiliserait l'emploi. À travail égal, les salariés vont vers des établissements qui paient le Ségur, et selon Anne-Marie Desvergnes, fille d'un pensionnaire : "C'est dommageable dans le quotidien auprès de nos parents. C'est surréaliste, c'est incompréhensible."
Ecoutez ici Anne-Marie Desvergnes:
Contactée, la direction n'a, pour le moment, pas donné suite à nos sollicitations.
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