Ces résultats étaient très attendus. Lundi 5 juillet, lors d'un nouveau comité pour la transparence et le dialogue mis en place après l'incendie de Lubrizol, Santé publique France a dévoilé les principaux résultats des études destinées à observer les effets sur la santé des populations exposées. L'une de ces études s'intéressait à la perception de l'incendie par la population. Le questionnaire a été distribué auprès d'un échantillon représentatif d'habitants de 122 communes de Seine-Maritime concernés par l'accident. Résultat : 90 % de la population déclarent avoir perçu au moins une exposition à cet accident industriel, 86 % ont ressenti des odeurs vécues comme gênantes ou très gênantes et 60 % ont rapporté au moins un symptôme ou problème de santé attribué à l'incendie.
L'enquête de biosurveillance
non pertinente
"Ce qu'il faut retenir, c'est que l'on a une alerte sur la santé psychologique des personnes", estime Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France. Les données sur la santé mentale des populations exposées sont encore en cours d'analyse et devront permettre, dès le premier trimestre 2022, d'évaluer l'impact de l'accident sur l'anxiété, la dépression et le stress post-traumatique. Sur la question d'une enquête de biosurveillance, c'est-à-dire avec des prélèvements sur la population, Santé publique France a estimé qu'elle ne serait pas pertinente. "Les prélèvements n'ont pas été faits au moment de l'incendie. Il serait impossible de distinguer les imprégnations habituelles de celles au moment de l'incendie", détaille la directrice.
Un suivi de long terme avec le SNDS
Pour continuer à suivre de la manière la plus exhaustive possible les effets sur la santé, Santé publique France compte s'appuyer sur le Système national des données de santé (SNDS). Il compile l'ensemble des recours aux soins, hospitalisations et causes de décès de la population. Un suivi spécifique de la zone impactée par l'incendie pourra permettre de repérer des anomalies par rapport à la population non exposée et de tenter d'établir des liens avec l'accident. "On va mesurer en priorité les indicateurs de santé psychologique. On pourra, en fonction des signaux qui pourraient apparaître, construire des indicateurs sur autant de volets de santé que nécessaire", assure Geneviève Chêne, comme les cancers, les maladies respiratoires ou cardiovasculaires, par exemple. De premiers résultats de l'analyse de ces données doivent être publiés dans les prochaines semaines.
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