Car ce monument, classé au titre des Monuments Historiques en 1926, a débuté sa carrière comme bureau des finances, en 1511. A cette époque, Thomas Boyer, contrôleur général des finances de Normandie, reçoit de Louis XII l’ordre d’édifier ce bâtiment dans la cité, alors très dynamique économiquement. “C’est un moyen pour le pouvoir royal de se réaffirmer”, explique Killian Penven, guide conférencier. Les travaux sont confiés à Roulland Le Roux, en 1509. Le maître d’œuvre n’a pas bien loin pour rejoindre son deuxième chantier : l’édification du portail central de la cathédrale Notre-Dame, toute proche.
Un atelier pour Monet
Comparé à d’autres monuments rouennais, à commencer par la cathédrale voisine, le bureau des finances n’a pas trop souffert des guerres. Au début du XVIIe, les prisonniers ont remplacé les pièces d’or, jusqu’à la Révolution, qui a vu les lieux se transformer en salle de spectacle.
Au début du XIXe, ce sont des petits magasins qui prennent place dans l’ancien bureau des finances. Au deuxième étage, une boutique installe ses collections de lingerie. C’est aussi le lieu que choisit Claude Monet pour poser ses toiles et ses pinceaux afin de peindre la cathédrale. L’histoire raconte que l’artiste s’isolait du reste du magasin par un petit paravent. La pudeur était sauve. Du moins le croyait-on. Le peintre fut en effet prié de trouver un autre atelier. Grâce à un petit trou fait dans son paravent, il aurait observé ce qui se passait de l’autre côté, dans le magasin de lingerie !
Depuis la lingerie et les peintures ont disparu. Le bâtiment a été racheté en 1952 par la Ville qui y installe, dès 1957, les services de l’Office de Tourisme. La Crea, actuel propriétaire, prévoit quelques travaux de reprise de la façade en 2012. En attendant, Japonais, Russes ou Américains passent sous ses fenêtres.
Anne Letouzé
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