Il est 6h15, ce matin du 5 février 2010 lorsque cette conductrice de transport en commun entame son premier aller-retour entre Fontaine-sous-Préaux et Isneauville. Elle dépose les collégiens qui commencent à 8h, puis ceux de 9h. Ces derniers sont particulièrement perturbants.
Vers 9h15, elle descend à l’école de Fontaine-sous-Préaux afin d’acheminer une classe au Musée Maritime de Rouen. Alors qu’elle prend sa pause elle se rend compte de la perte de son trousseau de clés. Qu’importe, elle doit retourner au musée afin de récupérer ladite classe. Vers 11h, les 38 passagers repartent en direction de l’école.
Le car circule sur le Mont-Riboudet, entre 50 et 55 km/h, quand il percute la trémie "Corneille", située au niveau de l'intersection avec la rue de la République. Les vitres explosent. Le car est décapité. Le toit de l’autobus est retrouvé sous la trémie.Tous sont en état de choc, certains adultes et enfants sont grièvement blessés.
Que s’est-il passé ?
La conductrice ne téléphonait pas. Elle n’était ni alcoolisée, ni sous l’empire de stupéfiant. Alors, pourquoi s’est-elle déportée à droite ? "Je me suis posée la question : quelque chose m’a peut-être gênée ? J’allais tout droit. J’étais sur la bonne voie. J’ai regardé à droite. Quand j’ai relevé la tête j’ai vu le mur et après plus rien", a-t-elle expliqué au tribunal correctionnel de Rouen, le 29 mars.
A l’époque, elle a pour habitude d’emprunter cette voie. Ce matin là, la perte de ses clés la préoccupe. Ce stress serait-il à l’origine de l’accident ? En novembre 2009, alors qu’elle est évaluée, l’examinateur a noté une tendance à manquer d’anticipation. Est-ce cela ? La prévenue affirme avoir décéléré peu avant le choc…
Depuis, l’inculpée est en accident de travail. Certaines victimes ont déjà été indemnisées par les assurances. A l’audience, la moitié d’entres elles se sont constituées parties civiles quoique leurs demandes ne seront examinées qu’en juin prochain.
Six mois avec sursis ont été requis contre elle. Le délibéré sera rendu le 19 avril prochain.
De notre correspondante au tribunal correctionnel de Rouen,
Marianne Sirgo-Donnaes
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.