Sur le carré d’herbe qui héberge la station météo locale de Boos, un héliomètre, un pluviomètre ou encore un visibilimètre. En apparence, rien d’extraordinaire. Mais ces instruments aux formes curieuses offrent des informations essentielles pour les employés de Météo France.
“Les données collectées servent à alimenter nos modèles météorologiques qui nous servent de base pour les prévisions”, explique Robert Astoul, directeur du centre régional de Météo France, basé au pied de la tour de contrôle de l’aéroport de Boos.
Dix stations régionales
L’interprétation se fait, pour toute la Haute-Normandie, dans les bureaux de ce centre. C’est là que les prévisionnistes étudient la masse des données qui leur parviennent des cinq stations météo seino-marines, mais aussi des images satellites retransmises sur un écran.
Ils sont dix à se succéder, sept jours sur sept, pour décortiquer ce qui se passe au dessus de nos têtes.
Chaque matin, les agents reçoivent les prévisions du Centre national de Météo France, basé à Toulouse. “Il nous envoie ce que l’on appelle les modèles numériques. C’est une cartographie générale de la France, avec les grandes tendances météorologiques. A partir de là, nous l’affinons pour la région haut-normande”. Cette carte nationale a pu être élaborée grâce aux informations collectées sur toute la surface du globe.
A Rouen, le modèle le plus utilisé est baptisé Arome. Celui que le centre national de Toulouse envoie tous les matins s’appelle Arpège. Lorsque les paramètres météo sont stables, les agents sont en mesure de prédire le temps pour les trois à quatre jours à venir, avec un indice de confiance élevé. Trois fois par jour, les prévisionnistes produisent des bulletins météorologiques.
Seuils d’alerte
Lorsque les seuils d’alerte sont atteints, des messages “météo flash” sont envoyés aux différents organes de sécurité. “Quand la météo se complique, des conférences sont organisées avec les autorités et les organes de sécurité ‘météosensibles’ comme les pompiers ou la Préfecture.”
Une fois les données de base analysées, les prévisions se dessinent peu à peu. Les informations recueillies dans les stations météo de la région, couplées à celles délivrées par le Centre national, sont intégrées dans un logiciel qui calcule alors les scénari possibles pour les jours suivants. “Nous partons de l’état météo initial pour calculer les prévisions à venir. Nous faisons évoluer, de quinze minutes en quinze minutes, les paramètres en fonction de lois physiques basées sur des équations connues”. En somme, les prévisionnistes se projettent dans le futur.
Les calculs établis, le travail est loin d’être fini. “Nous comparons différents modèles, qui indiquent chacun un scénario pour déterminer lequel est le plus proche de la réalité, et donc le plus fiable. Nous vérifions et recoupons sans cesse les informations”, détaille un des prévisionnistes du centre rouennais.“Grâce à la multiplicité des informations, nous réussissons à obtenir sur trois à quatre jours la finesse de prévision dont on disposait il y a quinze ans.”
Des températures à la hausse
"A Boos, le recul que nous avons n’est pas très important puisque nos données les plus anciennes remontent à 1969”, relativise Robert Astoul, directeur du centre régional de Météo France, à Boos. “Mais force est de constater qu’il existe une tendance globale à la hausse.” A la lecture de la moyenne annuelle de la température établie entre 1969 et 2011, il apparaît que les anomalies chaudes se sont multipliées depuis la fin des années 80.
Ainsi, les prévisionnistes commencent à évoquer un “risque de sécheresse” pour 2012.
“Depuis septembre 2011”, note Robert Astoul, “la Haute-Normandie connaît un déficit de précipitations qui s’échelonne entre 6 et 40 %”. Sans compter que le mois de décembre, qui fut extrêmement pluvieux dans l’agglomération rouennaise (205mm sont tombés au lieu des 89mm de normale saisionnière) cache au niveau des statistiques les déficits des mois précédents et suivants.
(Photo : L’héliomètre est un instrument qui permet de mesurer le taux d’ensoleillement d’un lieu. Les données recueillies au sein de la station météo sont autant d’informations qui seront nécessaires pour prévoir finement le temps sur trois à quatre jours et analyser l’évolution du climat.)
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