Le combat n'est pas commencé depuis cinq minutes quand ses genoux et ses coudes touchent le sol. Étrange posture pour un vainqueur. Avant même la décision de l'arbitre, Mattéo Hache semble se prosterner devant son aîné, qu'il vient pourtant d'envoyer au tapis. Ce combat du samedi 12 juin - le cinquième du jeune boxeur de 22 ans chez les professionnels - en dit long sur son potentiel pugilistique et dévoile un tempérament hors norme.
Un petit peu ange, pour le respect qu'il montre à ses adversaires. Un peu démon, aussi, pour ses petites saillies bien senties ou sa confiance en lui qui peut le pousser à l'excès, "au point d'avoir supprimé le verbe perdre du dictionnaire". C'est là tout le paradoxe du jeune protégé de l'ancien champion normand Maxime Beaussire, qui admet humblement "être encore en train d'apprendre le métier".
La dictature de la balance
Affichant 1,87 m sous la toise et environ 73 kilos sur la balance les soirs de combat, celui que l'on surnomme "El métronome" sur les rings n'a pas toujours affiché ce petit air malicieux. Le noble art, il y est venu "un peu par hasard. J'étais assez bagarreur à l'école. On se moquait un peu de moi pour mon poids et moi je rentrais dedans directement". C'est pour le canaliser que son père l'amène pour la première fois dans une salle, au début de l'adolescence. Un déclic pour Mattéo, qui découvre une discipline et une rigueur taillées pour lui.
Il se raccroche aussi à ses gants, quand il quitte le milieu scolaire après la seconde. "Je n'étais pas fait pour ça et puis, j'ai aussi eu des soucis familiaux à gérer…" Pudiquement, il n'en dira pas davantage. Il s'épanche bien plus sur le soutien de son entourage, sa petite amie en tête. "C'est pas facile pour elle… Je m'entraîne tout le temps ou alors je dors, je ne peux rien manger ni boire", soupire-t-il. L'alimentation, c'est sa bête noire, pour toujours être sûr de rester dans les limites de sa catégorie des super-moyens : "C'est quand tu ne peux même pas boire et que tu finis par regretter le goût que peut avoir un verre d'eau que tu te dis qu'il y a un problème !", s'esclaffe-t-il.
Comme toujours, c'est la détermination qui l'aide à repousser les limites de la souffrance. La foi aussi, alors qu'il s'est fait tatouer une croix derrière l'oreille droite. Un mélange de valeurs qui le pousse à donner de sa personne pour les autres, en réalisant des défis un peu fous. Un exemple ? Les 500 km avalés à vélo entre la Vendée et Rouen, en 24 heures, les 19 et 20 juin, pour récolter des fonds pour les enfants malades. Serrer les poings et tendre la main, c'est la marque de fabrique de Mattéo Hache.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.